Publié dans Politique

Tentative de coup d’Etat - Les Généraux en cause se disent victimes d’une tromperie

Publié le lundi, 13 décembre 2021


Ce n’est qu’après une semaine, jour pour jour, du procès de l’affaire Apollo 21 que les Généraux en cause ont finalement pris la parole pour se défendre tant bien que mal des accusations d’association de malfaiteurs, de complot ou tentative pour attenter à la vie du Président en exercice, enfin de renversement du Gouvernement, hier. Ils passaient tour à tour à la barre pour répondre de leurs actes devant la présidente de la Cour criminelle du Tribunal d’Anosy. Depuis le box des accusés, les arguments de défense de ces Généraux présentent tous une similitude, ou presque : avoir été victimes de tromperie !  Et que tous nient simplement toutes les accusations en affirmant n’être nullement au courant du projet Apollo 21 de Paul Rafanoharana, son initiateur. Car, tous affirment avoir été contactés par des intermédiaires chargés d’étudier leurs dossiers de candidature afin de postuler des postes à responsabilité en vue d’un éventuel remaniement ministériel en décembre 2020. Et une fois de plus, ils furent entraînés malgré eux dans l’incrimination de Paul Rafanoharana, alors pressenti chef du gouvernement à l’époque. Et comme nous l’avions suivi dès le début, c’est le Général Victor Ramahatra, qui a mis les noms de ces Généraux en cause dans une liste des ministrables avant de la confier à ces intermédiaires pour leur recrutement.
Dans le cas du Général Anthony de la Gendarmerie, il affirme avoir été conseillé par le SEG de l’époque de chercher un lobbying afin de l’appuyer pour devenir SEG. « Puisque Paul Rafanoharana fut conseiller de l’archevêque, donc personnalité influente, j’ai estimé que le premier est la personne sûre à qui je pouvais compter pour mon avancement. D’autant plus que je ne m’étais jamais rendu personnellement à son domicile pour lui demander de m’octroyer le poste de SEG,  et je ne connais pas le Gal Victor Ramahatra. Ce dernier a eu vent que j’appartenais à la 18 (Ndlr, 18e promotion) et il a mis mon nom sur cette liste, sans qu’il m’ait consulté. Je n’étais donc pas au courant d’Apollo », confie le Général Alphonse Anthony à la juge.
Même rejet des incriminations chez les Généraux Rapo Nicholson et Dabaka de l’inspection générale de la Gendarmerie. « La personne intermédiaire nous avait reçu à la plus haute institution de l’Etat pour l’entretien à l’époque. Mais je peux vous assurer madame le président et messieurs les avocats généraux qu’à l’inspection de la Gendarmerie, nous n’avons aucun soldat sous notre commandement, nous n’avons pas de magasin d’armes, etc., pour que nous puissions orchestrer un soulèvement militaire ou une quelconque rébellion comme on supputait », déclare le concerné.
Quant au Général Totoarisoa de l’Armée, il nie également toutes ses incriminations. « Je n’ai jamais été un malfaiteur. Et comme vous l’avez appris vous-même  de la bouche même du Gal V.Ramahatra, ce dernier s’est confondu en excuses pour n’avoir pas à nous consulter à l’avance avant de mettre nos noms dans cette liste des futurs grands chefs de différents corps composant nos Forces armées dont la Gendarmerie à l’époque », confirme le Général Totoarisoa. Et de poursuivre : « J’ai fait mon entretien au Buffet du jardin où l’intermédiaire expliqua qu’il faut trouver un remplaçant au Général à la tête du CEMA et qui allait prendre sa retraite à l’époque ».
Les propos du Général retraité Ferdinand Razakarimanana, était sans doute aussi le plus attendu, hier. « Pour dire la vérité, j’avoue que je n’ai plus l’ambition de devenir ministre de quoi que ce soit. Car à ma connaissance, aucun de mes co-accusés n’est malfaiteur. Donc, si on m’accuse de faire partie d’association de malfaiteurs, je serai donc le seul membre de celle-ci. De fait, soit, je suis complètement fou, soit je suis un suicidaire pour chercher la bagarre à tant d’éléments des Forces de l’ordre que j’aurais en face de moi », ironisa le Gal Razakarimanana.
Les propos de Paul Rafanoharana, lors de sa énième ré-audition semble confirmer sa volonté de dédouaner les généraux en cause, hier.  « Personne d’autre que moi ne connaissait le projet Apollo21.  Je déplore que ces généraux qui font la crème des élites sont victimes d’un acharnement, qui me fait honte », déclare Paul Rafanoharana.
Enfin, l’accusé prénommé Aina, ex-associé de l’entreprise Tsara First qu’il co-dirigeait avec Paul et Philippe François se défend également : « Je ne suis pour rien dans cette affaire », déclare simplement l’ex-assistant de projets à la banque centrale de Madagascar. Il rejette toutes les accusations de son statut présumé de « l’homme de la situation », encore moins de faire partie d’un commando. Enfin, son habitude de dire systématiquement « impeccable » à la réception des documents que Paul R. lui a fait passer par message téléphonique, lui a valu d’être trempé, selon son argument de défense. «Je ne lis jamais et je me contentais simplement de noter impeccable. Même Paul savais que je ne lis jamais, encore mois Apollo21 ».
Franck R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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