Publié dans Politique

Recrutement fictif vers les pays du Golfe - Un faussaire empoche 300 dollars par victime

Publié le vendredi, 08 septembre 2023


Un homme de 52 ans fut arrêté pour faux et fraude, vers fin août dernier. Récemment, ses complices -appréhendés avant lui- et lui-même ont été incarcérés. Le pot aux roses a pu être étalé au grand jour grâce à un travail de concert entre le service en charge de la délivrance des passeports à Anosy, et le Service central des enquêtes spécialisées et de la lutte contre les faux documents (SCESLFD).
Tout a démarré le 17 août dernier, lorsqu'une inconnue s'est présentée au service des passeports pour obtenir justement le sien. Or, à en voir de plus près, il s'avérait que tous les documents administratifs nécessaires en sa possession étaient faux. Du coup, la Police a dû la conduire auprès du SCESLFD pour la soumettre à une série d'interrogatoires.
Cette procédure a alors permis aux enquêteurs de savoir que le réseau de faussaires a projeté d'envoyer cette inconnue comme femme de ménage à Oman, et avec ces faux documents.
La concernée a fini par indiquer à la Police la piste du suspect qui lui a fourni ces faux documents pour faire un passeport.
La Police a alors tendu une embuscade à ce suspect. Or, ce dernier a réussi à s'échapper le jour même où les Forces de l'ordre étaient venues pour l'arrêter. Ces dernières ont alors changé de stratégie en arrêtant cette fois-ci la personne soupçonnée d'avoir recruté des jeunes femmes habitant les régions, mais également une autre. Cette autre personne suspecte serait la femme de celui qui est spécialiste de faux.
A part  l'arrestation de ces deux femmes de 22 et 37 ans, la Police en a trouvé 5 autres chez l'une des premières. Le réseau a envisagé d'envoyer clandestinement toutes ces jeunes dames, soit à Oman, soit en Arabie Saoudite. De toute façon, les deux femmes suspectes ont été emprisonnées, du moins provisoirement, sitôt l'enquête terminée.

Par la suite, la Police a entamé une autre phase de l'enquête. Elle a perquisitionné le domicile de l'homme soupçonné de faux. C'était dans ces circonstances qu'elle a découvert quelques cachets, tous également faux. Dans le lot, ceux du ministère de l'Economie et des Finances.
Cette entité fut informée et a immédiatement porté plainte tout en s'exprimant dans un communiqué pour avoir été injustement citée.
De son côté, la Police parvenait à une conclusion : c'est cet homme de 52 ans qui aurait commandité ces envois de femmes malagasy dans ces pays du Golfe. Il fait parvenir les candidates au départ des régions dans la Capitale, en vue de leur fournir un passeport.
Il a une complice, une multirécidiviste, qui a fait déjà la prison par deux fois mais qui est loin de s'assagir. A preuve, elle s'est fait à nouveau reprendre. C'est elle qui s'occupe des visas de séjour de ces travailleuses en Oman ou en Arabie.
Le réseau aurait empoché 300 dollars pour chaque femme ayant réussi à franchir nos frontières.
Enfin, il reste à la Police de retrouver la trace du suspect qui délivre les visas pendant que le quinquagénaire, principal suspect, et ses complices croupissent en prison.
Franck R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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