Publié dans Dossier

Centre scolaire Avana - Un espoir pour des adolescents en difficulté

Publié le mardi, 11 février 2025

Chaque enfant est unique et spécial. Le Centre scolaire et éducatif Avana, sise à Androhibe, est spécialisé dans l’éducation des adolescents ayant des difficultés et problèmes d'apprentissage, entre autres des troubles de la concentration.

 

Le Centre scolaire et éducatif Avana a été fondé par les parents d’un enfant dysphasique, présentant ainsi untrouble au niveau du développement du langage oral. Ce trouble a été diagnostiqué par un psychiatre, après que l’enfant ait eu des retards à l'école. A cause de sa situation, ils ont décidé d’ouvrir une structure pour que les enfants ayant le même cas puissent jouir pleinement de leur droit. L’association Avana qui signifie « pas de discrimination » a vu le jour en 2021 avec 13 enfants ayant des difficultés et troubles de l’apprentissage. C'était en 2023 que l’association a reçu l'agrément auprès du ministère de l’Education nationale et celui de la  Population et devient un centre spécialisé pour les enfants ayant des difficultés d’apprentissage dont l'appellation est « Centre scolaire et éducatif Avana ». Il accueille actuellement des adolescents âgés de 12 ans et plus. Comme dans toutes les écoles, les apprenants travaillent tous les jours de 9 à 15h, sauf le mercredi soir. Ces derniers ont tous des difficultés : autistes, épileptiques, dysphasiques, dyslexiques, dyspraxiques, ou présentant un retard mental.

En tant que centre spécialisé, les procédures sont encore très longues avant de pouvoir s’inscrire dans cet établissement. Un entretien est de rigueur avec les élèves, les parents ainsi qu’un psychologue pour connaître la principale difficulté, outre un dossier médical certifié par un psychiatre. Pour le centre, l'apprentissage n’a pas de limite. « Notre objectif est qu’une fois sorti du centre, chaque élève devra être autonome et capable d’affronter la réalité dans la vie en société », soutient le premier responsable du Centre. D’ailleurs, le jugement et la discrimination sont toujours présents dans la société, malgré la sensibilisation. Depuis sa création, deux apprenants ont déjà quitté le Centre. La prise en charge initiale des apprenants évolue selon leur rythme, allant de 3 mois à deux ans. Le centre dispose de 12 encadreurs et 36 apprenants.

 

 

Des programmes adaptés aux apprenants

 

Le programme scolaire est composé de plusieurs volets : 

-L’apprentissage : Toutes les matières inscrites dans le programme scolaire à Madagascar comme les Mathématiques, l’Histoire-géographie, le Français, l’Anglais. Mais elles sont adaptées aux difficultés et aux capacités de chaque l’apprenant. 

 

-La psychomotricité qui est destinée aux enfants, aux adolescents et aux adultes ayant des difficultés sur le plan moteur, comportemental, relationnel ou émotionnel. Elle est basée sur l'étude des interactions entre la perception, les sentiments, la pensée, le mouvement et le comportement.

 

-L’ergothérapie : il s’agit d’un traitement de rééducation et de réadaptation pour aider des personnes en situation de handicap à préserver leur autonomie. C’est un programme servant à les adapter à la vie quotidienne. 

 

- Le cadre spatio-temporel : qui se rapporte à la fois à l'espace et au temps, l’itinéraire, les repères. L’objectif est de les faire connaître l’heure, la date ainsi que les itinéraires.

 

-L’orientation professionnelle : C’est le plus grand défi du centre. Ils travaillent sur la confiance en soi et l'estime de soi à travers la découverte des entreprises, le stage d’observation, ainsi que divers ateliers. D’abord, il faut connaître les talents de chaque enfant, puis organiser des visites adaptées à leurs besoins. L’année dernière, les apprenants ont visité la pâtisserie Colbert, d’après le responsable du centre. 

 

-Le suivi psychologique : L’établissement travaille avec des orthophonistes, psychiatres, psychomotriciens. A cause de leurs comportements, ces apprenants ont besoin de plus d’accompagnement.

 

-Les activités parascolaires comme la musique, les classes vertes. 

 4 apprenants inscrits au CEPE

 

Ils sont âgés de 14 à 18 ans. 4 apprenants du Centre scolaire Avana passeront cette année les examens pour obtenir le Certificat d'études primaires élémentaires (CEPE). Depuis le mois d’octobre dernier, ils suivent le programme scolaire recommandé par le ministère de l'Education nationale. « Nous leur apprenons moins de théorie, mais plus de pratique. On se concentre plutôt sur les côtés techniques, adaptés à leur capacité d’apprentissage ainsi que le traitement des sujets types. C’est ainsi la première année que nos apprenants passeront un examen officiel. L’un d'entre eux a déjà été pris en charge il y a deux années de cela. Au début, il ne pouvait même pas écrire même son nom. Mais l'année suivante, il a réalisé des efforts étonnants », raconte une enseignante. Et d’ajouter : « Ses parents ont ainsi décidé de l’inscrire au CEPE. Puis, 3 autres élèves ont également suivi cette voie. Nous avons déjà fait une demande pour un traitement spécifique à l’endroit de ces candidats, notamment dans le calcul des horaires pour les épreuves ».

 

L’examen du CEPE représente une grande étape pour ces enfants et leurs parents. Mais vu leur cas, ils ont toujours besoin d’un suivi psychologique, notamment avant, pendant et après l’examen.

 Une sensibilisation de grande envergure

 

Outre le manque d’encadreurs spécialisés et formés, celui d’équipements et de matériels didactiques, la sensibilisation de la communauté ainsi que des citoyens en général représente encore une faille pour les structures similaires. Les enfants ayant des difficultés d’apprentissage ou troubles mentaux sont confrontés au jugement, à la cruauté ainsi qu’à toute forme de discrimination de la part de la communauté. Sur ce, la plupart d’entre eux s'enferment dans leur monde.

 

Anatra R.

 

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    Il s’engage à bloc. Il n’est pas du genre de quelqu’un qui fait à moitié ou surtout de quelqu’un qui agit dans le vague. Ce n’est pas pour rien ni le fait du hasard si ses activités se développent et florissent. Il, c’est Maminiaina Ravatomanga, opérateur économique de son état, vient d’être élu à la tête de la Fédération malagasy du Golf (FMGolf). Capitaine d’un Groupe d’activités économiques dont le rayonnement à travers le pays et bien au-delà des frontières fait la fierté nationale, Maminiaina Ravatomanga met la main à la pâte afin de donner un éclat particulier à cette discipline sportive souvent méconnue ou parfois incomprise au niveau local. Même sur le plan international, ce n’est que très tardivement que le golf fut reconnu comme tel, discipline sportive à part entière, par les instances sportives internationales au niveau du Comité International Olympique (CIO). En 2020, le golf intégra aux…

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