Publié dans Economie

Directeur général des Impôts - « On ne peut pas annuler le paiement des impôts »

Publié le mardi, 28 juillet 2020

Activités au ralenti, diminution de la production. La pandémie touche de plein fouet l'économie de Madagascar. Les opérateurs économiques se plaignent de la baisse considérable de leur chiffre d'affaires et l'absence de trésorerie. Ils ont alors demandé une annulation du paiement des impôts cette année. Mais au lieu de le supprimer, le Gouvernement a prolongé l'échéance. D'abord au 15 mai pour l'impôt synthétique et au 15 juin pour l'impôt sur les revenus. Puis, toutes les dates sont reportées au 15 août à l'issue de la rencontre entre les membres du Gouvernement et le secteur privé. Malgré les dispositions prises, les opérateurs privés lancent encore des cris de détresse.

« Le report des échéances n'est pas une réponse urgente. Nous n'avons plus de moyens financiers pour honorer notre obligation fiscale. Cela fait maintenant quatre mois que nous avons arrêté notre activité. Nous réclamons une suppression du paiement des impôts », défend un opérateur touristique. Mais ce scénario n'est pas envisageable selon Germain, directeur général des Impôts.

« On ne peut pas annuler le paiement des impôts. C'est contraire à la loi et à l'orthodoxie financière », souligne-t-il.

Effectivement, selon la règle de l'orthodoxie budgétaire des finances publiques, un Etat ne doit pas dépenser plus que ses recettes ne le permettent.  Déjà que les dépenses publiques s'élèvent à 10 643 milliards d'ariary cette année selon la loi de Finances rectificative 2020, les recettes, quant à elles, n'arrivent pas à les combler à cause du ralentissement des activités du secteur privé. Les recettes fiscales et douanières se trouvent ainsi réduites de moitié. Elles ne seront plus que 4 927 milliards d'ariary si elles étaient initialement prévues à 7 000 milliards d'ariary. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a dû contracter des prêts auprès des partenaires techniques et financiers à titre d'aide à la balance des paiements. Sur les 372 millions de dollars décaissés, 265 millions de dollars soit presque 70% du fonds ont servi à financer le budget général de l'Etat. Le Premier ministre Ntsay Christian a lui-même affirmé que

«  ces fonds ont permis de payer le salaire des fonctionnaires et les pensions des retraités ». Les dépenses sociales étant en accroissement total durant cette crise sanitaire, l'annulation du paiement des impôts engendrerait de ce fait une charge supplémentaire dans la caisse publique. Par contre, son acquittement favorise le bon fonctionnement de l'économie.

Il faut savoir que le Gouvernement central ne peut pas contracter des prêts extérieurs à leurs guises. Le montant maximal d'emprunts extérieurs pouvant être contractés se chiffre à 5 500 milliards d'ariary. Une partie des aides reçues dans le cadre de cette pandémie de Covid-19 sont sous forme de dons et de projets dont la majorité d'entre elles sont gérées par les bailleurs de fonds eux-mêmes.

Solange Heriniaina

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Editorial

  • Incertain !
    Un lendemain incertain. Les couacs et le cafouillage ayant terni la séance inaugurale de la Concertation nationale ce mercredi 10 décembre laissent planer le doute sur la réussite, en final, de la Concertation nationale. Le premier pas compte beaucoup sur l’avenir d’une quelconque entreprise et d’une importance cruciale. Un premier pas réussi présage un dernier pas de gagner, un avenir de bon augure. Listing des invités mal conçus ! Des cartes des invités truffées de fautes d’orthographes etc. Des absences trop remarquées ! Une crédibilité des principaux organisateurs remise en cause!, etc. Bref, une cérémonie mal organisée. Plus d’un, observateurs ou simples citoyens profanes dans les analyses ou observations, paraissent constater le manque de sérieux de la préparation de cette Consultation nationale par le biais duquel la Nation toute entière espère en découdre vivement avec ce « cercle vicieux » qui résonne comme une malédiction. Forcément, le doute plane !…

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