Publié dans Economie

Tiana Rasamimanana, président du SIM - « Il faut en finir avec l’exportation de matières brutes et miser sur la transformation locale »

Publié le mardi, 29 juillet 2025
L’industrialisation n’est pas un rêve, c’est une nécessité L’industrialisation n’est pas un rêve, c’est une nécessité Crédit photo : SIW2025

La semaine de l’industrialisation 2025 de la SADC, qui se tient présentement cette semaine au Novotel, a été l’occasion pour Madagascar d’afficher haut et fort son ambition industrielle. Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), a donné le ton dès l’ouverture : « L’industrialisation n’est pas un rêve, c’est une nécessité. Et c’est maintenant que ça se joue ». Devant une audience composée de représentants gouvernementaux, de diplomates et d’acteurs économiques venus des 15 pays membres de la SADC, son message a été clair : il faut en finir avec l’exportation de matières brutes et miser sur la transformation locale. Le Gouvernement malagasy, à travers la stratégie impulsée par le Président de la République Andry Rajoelina, a fait de l’industrialisation l’un des piliers de sa politique de développement. Mais le SIM insiste : l’Etat ne peut pas avancer seul. « Le secteur privé doit être un acteur central du changement, pendant que le secteur public joue le rôle de facilitateur », a rappelé Rasamimanana. Parmi les chantiers prioritaires évoqués : la mise en place de zones économiques spéciales, le soutien aux PME et startups locales, ou encore l’investissement dans des infrastructures partagées pour fluidifier les échanges entre les pays de la région. 

 

Combat culturel

Mais l’enjeu va au-delà de la seule question industrielle. Pour le SIM, il s’agit aussi d’un combat culturel. « Il faut apprendre à aimer nos produits, à consommer local, pour faire vivre notre économie », martèle un industriel du secteur textile. Le label Malagasy ny Antsika veut ainsi redonner ses lettres de noblesse au vita gasy. En parallèle, le syndicat veut aussi impliquer les jeunes, à travers des initiatives d’éducation à l’entrepreneuriat et de sensibilisation à l’industrie. Cependant, tout n’est pas encore gagné. Le manque d’électricité, les coûts logistiques élevés ou encore la faible productivité restent des obstacles majeurs. « On a les idées, on a l’envie, mais il nous faut des moyens », résume une entrepreneure dans l’agroalimentaire. Malgré tout, l’optimisme reste de mise. L’intégration régionale via la ZLECAF ouvre de nouvelles perspectives, à condition que les gouvernements harmonisent leurs politiques et que les investisseurs suivent.

Cette semaine d’échange et de partage pourrait ainsi marquer un tournant. A condition, comme le dit si bien un participant, « de passer des discours aux machines qui tournent, des promesses aux produits sur les rayons ».

 

 

 

 

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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