Publié dans Economie

Connexion Internet - Casser le prix de la fibre optique à Madagascar

Publié le vendredi, 27 septembre 2019

Tout est possible. Actuellement, avoir une connexion Internet chez soi reste encore un luxe inaccessible pour la grande majorité des ménages malagasy. Le prix exorbitant des services liés à ce réseau informatique mondial empêche ainsi les consommateurs d’y avoir accès. « Pour cause, nous sommes aujourd’hui dans un pays où les produits de télécommunication sont taxés comme des produits de luxe, avec des droits d’accise de 8 % en plus de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) de 20 %. Et d’après une étude, il y a un lien direct entre le taux de taxation et le taux de pénétration ou d’usage.

Effectivement, partout en Afrique où les taxes sur ces produits sont élevées, le taux d’usage est faible. Et moins les produits sont taxés, plus l’usage se développe. Ce qui fait qu’aujourd’hui, seulement 3 malagasy sur 10 ont accès à ces produits, alors que cela devrait dépasser plus de la moitié de la population. Pour baisser le prix, il faut donc s’attaquer aux taxes », se désole Patrick Pisal-Hamida, administrateur directeur général de Telma Madagascar, hier au Cinépax Ambodivona, durant la présentation du plan d’action de l’entreprise pour les cinq années à venir.  

Il faut noter que le ministère des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique s’est déjà engagé auprès des opérateurs du secteur pour faire baisser ces droits d’accise dont le taux est en effet passé de 10 à 8 % pour cette année. Cependant, ce pourcentage pèse encore lourd sur les acteurs. TELMA s’est alors engagé hier à baisser les prix à condition que ces taxes diminuent en parallèle. « Un point sur le droit d’accise équivaudra à dix points sur le prix de la fibre optique pour le grand public. Donc, si l’Etat baisse de 3 % ces taxes, nous diminuerons de 30 % nos prix. Nous serons même prêts à réduire de moitié et même au-delà tant que la réduction du droit d’accise soit effective », soutient le directeur général de TELMA. Et cette baisse sera immédiatement appliquée sur tout le territoire. « La baisse de ces droits d’accises n’impacteront pas sur les recettes fiscales de l’Etat, au contraire. Selon nos calculs, avec cette baisse, nous devrions avoir quatre fois plus d’utilisateurs engendrant alors la hausse de la TVA », rassure-t-il.

Mutualisation des infrastructures

En tout cas, pour l’opérateur, la libéralisation du marché de la fibre optique est une « fausse bonne idée ». « Ce n’est pas une si bonne idée dans le sens où cela n’apportera aucun changement à la qualité des services mais aussi aux prix. En effet, la libéralisation du marché n’est pas toujours synonyme de baisse des prix. Un investisseur comptera toujours obtenir un retour sur investissements », explique Patrick Pisal-Hamida. Pour lui, la meilleure option est de mutualiser et de partager les infrastructures. « Cette mutualisation va également permettre le partage des infrastructures, notamment les pylônes pour desservir le réseau mobile 4G. Elle nous évitera la hausse de la consommation d’énergie et des émissions de carbone », notifie-t-il. Il faut noter que cette pratique n’est pas une innovation, et qu’elle se fait déjà partout dans le monde, toujours dans l’objectif de baisser les prix au profit des utilisateurs.

Rova Randria

Fil infos

  • Parlement - Clap de fin pour le Sénat
  • Face-à-face entre un fourgon et un camion - Un survivant dans un état critique
  • PLFI 2026 - Un budget insuffisant et opaque selon le Collectif des citoyens
  • Famille Ravatomanga - Domicile et bureau « visités » à une heure du matin…
  • Fausses et illégales perquisitions - Des auteurs toujours en circulation
  • Groupe Sodiat - Tous les comptes bancaires de ses sociétés bloqués ! 
  • Coopération bilatérale - D’Antananarivo au Grand Sud, Paris lance des projets inclusifs à Madagascar
  • APMF - Le personnel lance un ultimatum
  • Assises des partis politiques - Une transition de trois ans et un partage de sièges
  • Antananarivo sous les eaux - L’héritage de nos choix collectifs

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff