Publié dans Editorial

Série noire ?

Publié le jeudi, 21 mai 2020

Madagasikara serait-il en tout début d’une série noire ? Le pire frapperait-il la porte de la Grande île ? Epargné en termes de décès, depuis le début de la pandémie en décembre 2019, le pays commence à enregistrer des morts. En trois jours, du samedi 16 mai au lundi 19 mai, il y avait eu deux victimes humaines à Madagasikara. Pour la première fois, Covid-19 assène mortellement.
Kasaona Roger, 59 ans, la première victime du Covid-19 à Madagasikara. Admis d’urgence au CHU de Morafeno (Toamasina), il succomba dans la soirée du samedi 16 mai. Diabétique et hypertendu, le quinquagénaire fait partie des personnes très vulnérables aux attaques du coronavirus. De ce fait, il n’a pas pu supporter l’état grave dont il est victime.  Selon ses proches, Kasaona Roger, de son vivant, travaillait au Centre hospitalier universitaire d’Analakinina. Ce fut un sportif confirmé, un footballeur et à la fois un éducateur auprès des jeunes de la discipline. Roger évoluait dans le club du « 3FB ».
Rayn Reys, un Philippin de 42 ans, un cadre travaillant pour le compte d’un sous-traitant à Ambatovy (Toamasina), est la deuxième victime du coronavirus à Madagasikara. Selon le porte- parole du CCO Covid-19 d’Ivato, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, la seule autorité en dehors du Chef de l’Etat, habilitée à communiquer tout ce qui concerne le bilan officiel du Covid-19 à Madagasikara, Rayn Reys a été hospitalisé et traité dans l’hôpital dans le site d’Ambatovy. Il fut en attente d’être évacué vers son pays pour  poursuivre le traitement. L’Etat malagasy a déjà donné son feu vert. Mais le départ attend désespérément les procédures exigées selon les directives de son propre pays. On apprend aussi que Rayn Reys aurait refusé l’administration du Covid-Organics (CVO) pour le besoin du traitement. De source autorisée, la dépouille mortelle du Philippin fera l’objet d’un rapatriement vers son pays d’origine, les Philippines.
En somme, le constat selon lequel  l’épicentre du Covid-19 se déplace d’Antananarivo à Toamasina est malheureusement avéré. La menace mortelle se profile réellement à l’horizon. Le Grand port de l’Est remporte, jusque- là, le triste record national des personnes contaminées. D’après le porte- parole du CCO Covid-19, le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, dans la journée d’hier mercredi à 13 h tapantes, sur les 32 cas testés positifs, 29 sont de Toamasina. Et le bilan s’alourdit au fil du jour ! Ce qui nous amène à s’interroger « serait-ce le début de la série noire ? ». En effet, la Région Atsinanana dont Toamasina I et II se trouve périlleusement dans la ligne de mire de ce très dangereux virus.
Le courroux légitime du Président qui s’éclatait à Toamasina se justifiait nettement. Il s’indignait de la négligence des Tamataviens face au respect strict des mesures imposées pour contenir le Covid-19 sur sa sinistre lancée. Au final, c’est le même topo à Antananarivo, de l’indiscipline caractérisée !
A tout prix et pour n’importe quel sacrifice, il faut stopper net la « macabre caravane ». Visiblement, les responsables ont pris la bonne résolution consistant à durcir le respect,  à même aveugle, des mesures de prévention notamment le confinement, le port de masque et le geste barrière. S’il faudrait taper, allons-y ! La sauvegarde de la vie humaine vaut plus que toute autre considération.
Ndrianaivo



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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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