Publié dans Editorial

Gâtés pourris !

Publié le mercredi, 13 octobre 2021

A l'approche de la deuxième session ordinaire du Parlement, les attentions se focalisent et s'orientent vers Tsimbazaza et par analogie à Anosikely. D'après les dispositions de la Loi fondamentale et selon l'esprit de l'Art. 75, les deux Chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) se réunissent chaque année de plein droit deux fois en session ordinaire, la première le deuxième mardi du mois de mai et la seconde le troisième mardi du mois d'octobre.

Ainsi, Tsimbazaza et Anosikely s'apprêtent à accueillir leurs locataires respectifs mardi prochain 19 octobre. Toujours selon cet Art. 75, l'objet principal de la session ordinaire consiste à l'adoption de la Loi des Finances. Mais étant l'organe de contrôle des actes du Gouvernement, les membres du Gouvernement, à commencer par le Premier ministre, présentent des rapports de leurs activités respectives auprès des parlementaires. Etant élus au suffrage direct, à la différence des sénateurs qui sont élus par scrutin indirect, les députés jouissent de l'onction populaire effective par conséquent, les choses sérieuses se passent normalement et légitimement à Tsimbazaza. Et chaque session ordinaire se résume par un exercice de souffre-douleur sinon de tension pour chaque ministre à commencer par le chef du Gouvernement. Les élus du peuple ne ménagent point l'Exécutif et des fois on assiste à des altercations entre un ou des ministres avec certains députés. Des observateurs constatent même que certains membres du Gouvernement subissent des harcèlements d'ordre moral. A tel point donc que l'Exécutif, à l'approche de la Session ordinaire, tente d'apaiser les « ardeurs » des députés dont notamment ceux de la majorité. Et on accède à leurs « désirs ».

Depuis le dérapage non contrôlé du Premier ministre feu Francisque Tsiantosika Ravony (1993-1995), les députés chouchoutés ne se privent de rien. Ils ne veulent point être en reste.  En effet, pour éviter la motion de censure concoctée par l'entourage de feu Président Zafy, Ravony courtise Tsimbazaza en octroyant gracieusement un véhicule tout-terrain pour chaque élu. Et depuis, les parlementaires de chaque mandature ne veulent plus rien savoir. Ils réclament des avantages qu'ils jugent liés à leur fonction d'élus parlementaires dont à titre d'exemple un véhicule tout-terrain, carburant et crédit téléphonique, conseillers et assistants parlementaires, etc., à chacun des membres du Palais et par analogie pour chaque sénateur. Sans mentionner des émoluments mensuels et indemnités diverses fixes. Bonjour le « pillage » ! Et adieu à l'austérité ! Un vœu pieu qui s'éloigne au fil des jours !

Aux contribuables de faire un petit calcul combien coûte un parlementaire, député et sénateur confondus, et en faire le rapprochement avec la situation alarmante de l'économie nationale.

En fait, les parlementaires n'ont pas vraiment eu tort et cela, en faisant  une petite comparaison avec les énormes rémunérations, indemnités et avantages perçus par nos dignitaires de l'Exécutif alors qu'ils siègent au-dessus du Gouvernement en leur qualité de « contrôleurs » des activités de ce dernier.

Durant la Première et la Deuxième République, les députés ne pouvaient pas prétendre d'être dotés de véhicule de fonction individuel. Seuls les membres du Bureau permanent pouvaient jouir à de tels avantages.

 Et voilà, le pays qui s'aligne au rang des Nations les plus pauvres croule sous le poids de lourdes charges pour satisfaire les égo de ses princes, gâtés pourris.  

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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