Publié dans Editorial

A quoi ça rime ?

Publié le mardi, 16 novembre 2021

Ennemis d’hier, amis d’aujourd’hui ! Partenaires d’aujourd’hui, rivaux de demain ! Et ainsi va la vie des partis d’Opposition à Madagasikara. Des enfantillages à plaindre ! Chaque fois que l’on se rapproche de l’échéance électorale, des alliances et des divorces se forment et se défont. Des mésalliances qui ne riment à rien de sérieux, vouées à un lendemain qui déchante.

Ce week-end dernier, lors d’une conférence-débat au Carlton, Roland Ratsiraka tend la main à Ravalomanana Marc pour une réconciliation « fracassante » pour les uns, « spectaculaire » pour d’autres sous un tonnerre d’applaudissements. Le député et ancien maire de Toamasina I, principal organisateur du débat portant sur un thème visiblement tendancieux voire vicieux  « Madagasikara en marche arrière, sortir du gouffre », a annoncé, en s’adressant directement à l’ancien Chef d’Etat, présent à la réunion : « Vous m’aviez emprisonné mais je ne garde pas rancune ». Roland Ratsiraka s’approche de Ravalomanana et lui a accordé la « poignée de main » pour une réconciliation. Certainement, l’assistance, composée uniquement des acteurs politiques qui rament à contre-pied du régime Orange, a apprécié par un « standing ovation » le geste. Et l’évènement défraie les chroniques !

Il fallait être un naïf de premier degré à ce moment-là pour ne saisir qu’il s’agissait, ni moins ni plus, d’un marché de dupes. Le rendez-vous de 2023 approche, tous les calculs sont bons pour séduire, pire pour tromper. Croire que Roland va enterrer pour de bon la hache de guerre à l’endroit de Ravalo, c’est méconnaitre l’homme sinon l’ancien premier magistrat du Grand port. 

Ancien candidat à la présidentielle de 2006 où Ravalomanana, président candidat raflait la mise, Ratsiraka Roland, maire de Toamasina a été incarcéré à Ambalatavoahangy, d’avril en octobre 2007. Et cela, pour des motifs apparemment futiles. 

Interrogé par une certaine Onitiana Realy comment il ressent le fait d’être un des locataires d’Ambalatavoahangy dans l’émission de « l’Invité du Zoma » du 26 décembre 2008, Roland Ratsiraka devait être clair en disant « c’est une épreuve très pénible d’être emprisonné pour moi, pour ma famille et pour mes compagnons de lutte ». Il s’était étalé en long et en large du calvaire qu’il a vécu, lui et sa famille, durant ce séjour pas comme les autres.

Ainsi, pourrait-on imaginer un seul instant que Roland va l’oublier par n’importe quel prix ! Pardonner, peut-être, mais oublier, jamais ! Honoré de Balzac l’a bien dit la vérité.

La poignée de main de Carlton ne suffira jamais à effacer l’affront d’Ambalatavoahangy. Dans tout calcul politique, l’essentiel consiste à faire impression quitte à leurrer. Une alliance entre Roland Ratsiraka et Ravalomanana Marc ne peut être qu’un bluff. En tout cas, il est du domaine du mirage ou de l’impossible qu’un acteur politique, victime de l’ineptie de l’ancien président Ravalomanana, puisse se réconcilier avec lui. Si tel est le cas, il ne s’agit que d’un calcul purement politique. Un geste vilement intéressé !

MDRM, Groupe de Panorama (2020), Alliance de Carlton, etc. connaîtront le même sort à savoir la dislocation. L’Opposition, à la recherche par tous les moyens d’ébranler tout au moins faire peur ou impressionner le régime Orange, se livre à des actes ridicules qui, au final, ne riment à rien que pour amuser la galerie.  

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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