Un phénomène inquiétant sème le trouble. Une vague de suicides et de meurtres plane dans les casernes ou dans les camps des hommes en treillis, en général. Le fait est tellement alarmant qu’il défraie les chroniques. Un gendarme s’est tué par balles de son arme dans une caserne de la Gendarmerie à Befandriana Avaratra, Région de Sofia, le dimanche 24 juillet dernier.
Pas plus tard que le jeudi, le 21 juillet, de l’autre semaine passée, un gendarme (GP2) chef d’une unité d’élites de commando à Ivato abat sa propre famille, son épouse et ses deux garçons, et se tue lui-même. Six mois auparavant, un autre militaire de la Gendarmerie tua à bout portant son épouse en train d’allaiter à Ranohira. Le sang a coulé jusqu’à éclabousser l’innocent nourrisson. Les cas du même genre se font signaler en d’autres endroits chez d’autres corps de la FDS.
Une psychologue de la place, Rajaonarivony Holitiana, interviewée sur le micro d’une consœur, tente de livrer certains éclairages. Selon cette experte en la matière, le suicide ou la tentative de suicide ou encore le crime de sang contre ses propres siens mérite une attention particulière ou réflexion approfondie. Jamais, il ne fallait point prendre à la légère le phénomène. Il exprime un certain malaise sinon un mal-être dans le for intérieur du sujet ou de l’individu concerné qu’il faudrait y mettre de la lumière. Nécessité oblige également de la prise en compte de l’analyse de l’entourage immédiat (la famille ou le cadre professionnel) de l’individu concerné. D’après la psychologue, le suicide ou la tentative suicidaire traduit aussi et surtout un sentiment de besoin de l’aide.
Le fait troublant prend de l’ampleur, encore plus alarmant, dans les rangs des Forces de maintien de l’ordre. Une institution censée défendre les concitoyens et leurs biens ! Donc, un cadre normalement à l’abri des soucis psychologiques voire matériels ! Or, tout acte suicidaire exprime une situation de faiblesse psychologique ou morale, un ressenti entrant normalement en contradiction avec la sacro-sainte devise « Tandroka aro ny vozona » de nos soldats.
Il fut un temps où les services français des Postes et Télécommunications et de la SNCF furent secoués par une série de suicides ou de tentatives de suicide au sein de leurs agents. La direction respective dut affronter le mal et tente d’éclaircir la situation. Evidemment, le fait troublant met les hauts responsables dans un état inconfortable, devant leurs responsabilités. Il y a anguille sous roche ! Il fallait l’intervention des spécialistes de la trempe des psychologues aguerris pour enfin débloquer l’emprise du phénomène. De long et laborieux travail fut nécessaire.
Les hauts commandements de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police se doivent conséquemment de mettre en œuvre une stratégie percutante dans le but de cerner le problème. Mettons les points sur les « i », une solution à la « tip-top » ne réussira pas à endiguer sinon à maitriser ce cas troublant.
Le ministre de la Défense nationale, le GCA Rakotonirina Richard préconise, entre autres, la priorisation de la formation structurante allant dans le sens du renforcement des capacités morales et intellectuelles des soldats. De même, il faudra essayer de comprendre le fond du problème de nos soldats et y apporter le remède adéquat.
Ndrianaivo