Ce fut aux Etats-Unis, le 28 février 1909, à l'initiative du Parti socialiste américain qu'on célébrait pour la première fois la « Journée de la Femme ». Plus tard, une militante allemande Clara Zetkin proposait lors de la II ème Journée du Mouvement international socialiste de consacrer une « Journée internationale de la Femme » dont l'objectif essentiel consistait à revendiquer devant les patrons (des hommes) et face aux dirigeants politiques (des hommes) les droits de la femme. A noter ainsi qu'au départ, la Journée fut un mouvement ouvrier féminin qui osait braver le pouvoir des hommes à considérer les droits des femmes … ouvrières dans le cadre de leur travail au sein des usines. Bref, la Journée de la Femme que l'Assemblée générale de l'ONU a votée pour le 8 mars est une « journée de lutte » mais pas de fête, une « journée de combat » mais pas de tralala ou danses folkloriques ! On doit oser reconnaître que certaines manifestations furent carrément à côté de la plaque.
Il faut avoir l'honnêteté de reconnaître à l'échelle planétaire que la question des droits de la femme reste toujours au second plan. La plupart des dirigeants, hommes bien entendu, rechignent à admettre la nécessité de revoir, à la base, la notion axée sur le respect des droits fondamentaux des femmes.
A Madagasikara, la lutte pour la considération des minima sur les droits de la femme a encore de long chemin à parcourir. Il faut avoir le courage surtout nous les hommes, tenant les manettes du pouvoir notamment, que certains droits essentiels des descendantes d'Eve se trouvent encore et toujours bafoués. De multiples paramètres entrent en jeu pour avoir un minimum d'éclairage au blocage, entre autres, le poids de la tradition qui pèse lourdement, les comportements révolus émanant de certaines croyances ancestrales ou des mœurs communautaires profondément enracinées dans certaines régions, les églises (catholique en particulier), des élus dépassés, etc.
Violences basées sur le genre, viols aux femmes et viols sur mineur parfois suivis de meurtre, maltraitances dans la vie du couple, dans le milieu du travail, mépris des droits fondamentaux dans le cadre de l'éducation, mauvais traitements aux filles par rapport aux garçons. Tout autant de conditions inhumaines et injustes que les « fanaka malemy » subissent et endurent.
La Première dame, Mialy Rajoelina, prend à cœur la bataille pour l'égalité du genre, pour que les descendantes d'Eve dont elle représente fièrement jouissent de leur liberté face à l'omnipotence des hommes, pour qu'elles soient autonomes enfin bref, afin qu'elles retrouvent leur dignité. Seulement voilà, face aux embûches que l'on doit écarter, Madame la présidente aura fort à faire pour y parvenir à moins que le pays tout entier veuille bien apporter son soutien.
Ndrianaivo