Publié dans Editorial

Complémentarité ou égalité !

Publié le mercredi, 12 mars 2025

Le rideau est tombé sur la célébration de la Journée internationale des droits de la Femme. Presque dans tout Madagasikara, le pouvoir public et l’ensemble des mouvements associatifs en lien de près ou de loin avec la lutte pour les droits des femmes ont organisé des manifestations publiques et officielles durant la Journée du 8 mars.

Dans la Grande île, sur toute l’étendue du territoire de la République Malagasy, depuis que l’Assemblée Générale a adopté la date du 8 mars comme Journée internationale des droits de la Femme en 1977, des cérémonies officielles pour célébrer la « Journée » ont été organisées.

Ce fut audébut de la Deuxième République jusqu’à nos jours, soit cinq décennies, tous les ans, les femmes et filles ont eu « droit » à des fêtes en leur honneur. A Mahajanga, pour cette édition 2025, le gotha du régime dirigé par le Chef de l’Etat Rajoelina Andry, tenait à honorer de sa présence la célébration du 8 mars. La Première dame, Mialy Rajoelina aux côtés de son époux, présidait la cérémonie. Le thème choisi « Laissez les femmes et les filles changer le monde ». Mialy Rajoelina insistait sur la nécessité pour les filles d’aller à l’école, d’encourager les parents, la communauté villageoise afin qu’on permette les filles de jouir les privilèges de l’éducation. Une fille éduquée, ayant un niveau d’éducation scolaire convenable, pourrait être en mesure de se dissimuler des traquenards des mariages précoces. D’autant que les « prédateurs » de « chair fraîche » à marier, de petites adolescentes, hésiteraient dans leur funeste démarche quand ils se trouveraient en face des jeunes filles éduquées. En outre, tout ceux ou celles qui ont pris la parole réitéraient tous les ans l’appel lancé en direction des … hommes, au pouvoir, de se pencher sur l’égalité en droit et en devoir entre « hommes et femmes ». En tout cas, ce 8 mars à Mahajanga fut une grande manifestation haut en couleur.

Toutefois, depuis le début, année 1977, la Journée du 8 mars divise. En cause, la conviction religieuse, la tradition encestrale et pour une question de principe.

La religion musulmane, de par son ancrage selon le Coran, rejette l’égalité des femmes et des hommes notamment en droit. Dans une famille musulmane, la fille n’a pas le même droit que le garçon. De même l’épouse devant son mari. Dans les pays ultra-conservateurs tels l’Iran et l’Afghanistan, les femmes filles et épouses sont soumises à des restrictions sévères. A Madagasikara, dans les régions reculées, on garde jalousement les traditions selon quoi les femmes et les filles sont des « objets » entre les mains des hommes.

En outre, certains membres de la gent féminine rejettent l’idée d’organiser des fêtes pour le 8 mars afin  de réclamer tel ou tel droit. Ce qu’il fallait mettre en avant selon elles ce sont des actes concrets des femmes qui au final obligeraient les hommes à reconnaitre de fait leurs compétences, leurs droits. Au lieu d’organiser des fêtes, toujours selon ces dames,  il faudrait plutôt des mobilisations. Ces autres membres de la gent féminine priorisent la lutte pour la complémentarité plutôt que pour l’égalité. Une démarche plus réaliste que faisable. Un sujet d’actualité que l’on doit toujours creuser !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves
  • « Perquisition » avec violence - Les parents d’une haute conseillère Constitutionnelle torturés
  • Enseignement supérieur - Tolérance zéro réaffirmée face aux abus sexuels
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Ruée vers les 24 postes de chef de Région
  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile
Pub droite 1

Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

A bout portant

AutoDiff