Publié dans Editorial

Souillé !

Publié le dimanche, 03 août 2025

Qu’on le veuille ou non, les deux affaires, l’une macabre et l’autre louche polluent l’atmosphère nationale, pire encore, entachent la crédibilité et l’honorabilité de l’Etat malagasy. Elles tombent pile à un moment où Madagasikara a besoin justement de soigner son image.

La Grande île s’apprête à abriter le sommet de la SADC et accueillir ainsi des hôtes de marque du rang de Chefs d’Etat et de Gouvernement. Un rendez-vous crucial que les tenants du régime et le peuple entier ne minimisent point. Une opportunité à valeur internationale qui conforte l’intégrité morale et politique du pays. Etant le second rendez-vous international qui devra se tenir à Antananarivo ce mois d’août après celui du sommet de l’océan Indien, en l’espace de trois mois, le sommet de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, la SADC, revêt un caractère particulier pour le pays dans la mesure où il confirme le retour effectif de Madagasikara dans le Concert des Nations.

 

Bannie de la Communauté internationale à la suite des évènements de 2009 ayant déclenché la chute du régime TIM et le renversement de l’ancien Président Ravalomanana Marc, la Grande île fut taxée de putschiste et rejoint le rang des pays non fréquentables. Il a fallu attendre cinq longues années pour que Madagasikara retourne à l’ordre constitutionnel. La SADC, l’organisation sous régionale dont fait partie la Grande île, fut mandatée par les Nations unies pour « pacifier » le pays. C’était l’époque de l’éternelle « navette », entre Maputo et Madagasikara, des parties prenantes au conflit sous l’égide de l’ancien Président mozambicain Joachim Chissano. La SADC a dû prendre en compte toutes les options sans favoriser aucun des deux camps de sorte que le débat puisse se tenir sans anicroche. L’établissement et la mise en œuvre de la « Feuille de route de sortie de crise » acceptée par tous furent un succès à mettre sur le compte de l’organisation sous régionale. L’organisation du sommet des Chefs d’Etat de la SADC sur le sol malagasy peut être légitimement interprétée comme l’aboutissement final de la réintégration de Madagasikara sur la scène internationale tout en étant un symbole intégral de la réussite du régime dirigé par le Président Rajoelina Andry qui doit d’ailleurs prendre le relais de la présidence tournante de la Communauté pour un an. Et voilà donc ces « affaires » troublantes et préoccupantes qui débarquent et souillent l’image du pays.

L’empoisonnement d’Ambohimalaza avec la série noire de morts frappe de stupeur l’opinion publique. Les trente-trois décès suffisent pour couper le souffle des gens et assènent les esprits. A l’international tout comme au national, le cœur est partagé entre la contrition et l’indignation. Vivement, l’Etat doit tout enclencher pour mettre au clair le pourtour de cette sombre affaire.

L’incident grave relatif au micmac des 5 Boeing 777 qui atterrissent en Iran écorne l’honorabilité de l’Etat malagasy. A un moment très sensible de l’histoire du pays qui risque d’entacher la dignité de Madagasikara, nous n’avons aucun choix autre que d’éclaircir, dans une transparence nette, tout ce qui entoure cette « affaire ». Le limogeage du ministre de tutelle ne suffit nullement à apaiser et surtout à rassurer les partenaires, il va falloir, sans fard, apporter les éléments nécessaires afin de tout dissiper et surtout soigner l’image souillée de la Nation.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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