Publié dans Editorial

Ancrage à gauche

Publié le lundi, 25 août 2025

Le « Synoda Lehibe » a pris fin. S’étant tenu à Taolagnaro du 13 au 20 août 2025, le XX ème Synoda Lehibe (SL), Grand Synode, de l’Eglise Réformée FJKM s’était conclu par les élections des responsables nationaux. Le mandat de tous les dirigeants nationaux dont le président national prend fin, il va falloir renouveler.

Les mardi 19 et mercredi 20 août ont eu lieu les votes. Les délégués ont élu, dans un premier temps les 100 membres du ‘‘Komity Foibe’’ répartis en 50 laïcs et 50 pasteurs. A leur tour, les ‘‘Komity Foibe’’ choisirent les membres du ‘‘Birao Foibe’’ (FB) et enfin, parmi lesquels sera désigné du Président national de la FJKM. En effet, le mercredi 20 août, le nom du successeur du Révérend Dr Irako Andriamahazosoa Ammi fut connu en la personne du Dr Révérend Zaka Hary Masy Andriamampianina, pasteur titulaire du temple FJKM de Tanjombato. Etant le vice-président du précédent ‘‘Birao Foibe’’, le nouvel élu ne fut pas un novice dans le rouage de la direction centrale de l’Eglise réformée.

 

Cette dernière étape des élections durant ce XX ème « Synoda Lehibe » ayant vu la désignation du pasteur Zaka Hary Masy Andriamampianina a suscité des réactions parfois vives de la part de l’opinion en général, des observateurs en particulier et parmi même des membres pratiquants de la FJKM. En tout cas, elle a fait couler beaucoup d’encre et crevé les lucarnes du salon. En réalité, il ne fait que suivre le pas de son prédécesseur.

Beaucoup gardent encore en mémoire le sermon « incendiaire » du vice-président de la FJKM lors d’un grand culte  au Coliseum d’Analamahitsy en 2021 au cours duquel le Dr Révérend Zaka Hary Masy Andriamampianina a tiré à boulets rouges les dirigeants en place. Une tirade digne d’une attaque frontale et pleine de verve d’un parlementaire d’opposition au cours d’une réunion publique. De toute façon, ce fut un « discours d’opposant » sur la tribune de l’église réformée. Les constats qui fusaient de toutes parts étaient unanimes. Certains se demandaient quelle mouche a-t-elle cet homme d’église pour qu’il agisse de la sorte ? Les tenants du pouvoir se gardaient de réagir publiquement mais murmuraient, en douceur, sur le bien-fondé ou non de cette véritable diatribe ? Moi-même, d’obédience protestante, je me demandais personnellement à quoi cela rime-t-il ?

Et voilà, les membres du ‘‘Komity Foibe’’, les grands électeurs, ont jeté leur dévolu sur celui qui avait enflammé le Coliseum quelques années auparavant. N’est-ce pas un virage sinon un ancrage à gauche !

L’Eglise réformée de Madagasikara adopte et entretient depuis toujours une position ambigüe voire critique vis-à-vis du pouvoir en place du moins après le retour à la souveraineté nationale. Le leader de l’opposition Andriamanjato Richard Mahitsison,  pasteur protestant d’église réformée, s’opposait au régime en place du catholique feu Philibert Tsiranana. Durant sa longue carrière politique, le « pasteur rouge » incarnait l’image de l’opposition à Madagasikara. L’église FJKM devient un vivier d’opposants. Et ce depuis les pasteurs Rabary, Ravelojaona !

Et quand un catholique Rajoelina après avoir chassé un protestant Ravalomanana et vice-président du Birao Foibe,  accède au pouvoir, la FJKM renoue avec son « démon » et fustige le régime. 

L’élection du Révérend Zaka Andriamampianina risque de radicaliser la FJKM.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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