Publié dans Editorial

Dérives de la démocratie

Publié le vendredi, 04 janvier 2019

Abus ! Marc Ravalomanana et ses partisans seraient-ils allés trop loin ? Auraient-ils trop appuyé le bouchon ? En tout cas, simples citoyens et observateurs politiques constatent que des manifestants, trop passionnés, commirent des abus à l’encontre de la démocratie. Bouderies. Des enfantillages enquiquinants sinon des caprices d’enfants éternellement insoumis et insatisfaits de leur part de « bonbons » et qui contestent sans cesse et donnent du fil à retordre aux parents. Des bouderies qui témoignent le manque de maturité de certains de nos acteurs politiques. Au final, des gestes impudents  mettant à mal notre fragile stabilité et notre chancelante démocratie. De quoi à inquiéter sérieusement la Communauté Internationale (C.I.)!

Selon des sources concordantes, largement relayées sur les réseaux sociaux, les débordements sur la place publique des partisans de Ravalomanana n’ont pas laissé indifférente la C.I. En effet, des membres influents des Partenaires techniques et financiers de Madagascar auraient « convoqué » le candidat n° 25 Marc Ravalomanana à la chancellerie. Ils  l’auraient « invité » à prioriser la voie légale dans toutes les démarches en cas de contestation. Car il faut bannir, à jamais, ce réflexe malfaisant de descendre dans la rue à chaque fois qu’on ne soit pas d’accord sur un tel ou tel sujet. Madagascar, en quête de stabilité et de sérénité, ne mérite plus de tels agissements. Afin qu’elle ait une assise solide, l’alternance démocratique nécessite impérieusement une obéissance lucide envers le choix du plus grand nombre. Dans toute démocratie qui se respecte, la majorité prime tandis que la minorité cède. Elle n’a d’autres issues que de se plier. C’est la démocratie !

Au Brésil, l’ultra-conservateur Jair Bolsonaro, l’ancien capitaine de l’Armée, remporta haut la main  la victoire, et ce, à une large majorité de 55 % face au candidat socialiste de gauche. Une confortable position qui rend perplexe les observateurs  craignant des dérives de tout genre mais c’est le choix  des Brésiliens dans sa majorité et le reste se plie. La démocratie passe par là. Le Brésil, la première puissance de l’Amérique latine montre ainsi l’exemple d’un pays avancé. Une leçon de démocratie que nos apprentis sorciers de la politique doivent bien apprendre !

A Madagascar, en plein tournant décisif marquant le virage historique vers un avenir plus radieux, l’heure n’est plus aux velléités des dérives destructives. Le pays doit veiller à ne plus se livrer à tout mouvement contre-productif. Malheureusement, dans l’attente du verdict irrévocable de la HCC, certains esprits s’échauffent déjà. Ayant l’amer pressentiment des effets pervers de la direction du vent qui souffle, des têtes brulées abusent de la démocratie. En fait, la démocratie est une arme à double tranchant dont le mauvais usage pourrait provoquer un incident fâcheux. Un couteau tranchant entre les mains d’un maladroit ou d’un imprudent pourrait lui faire mal et lui coûter cher. De toute manière, il n’y a rien de quoi s’énerver, nous ne sommes pas au Congo (RDC) où tous les outils de communication (Internet, Facebook, etc.) sont coupés durant cette période de comptages des voix. La RFI voit son antenne suspendue. Chez nous, par contre, grâce aux efforts déployés par la CENI, tout  s’effectuait dans la transparente totale !

Ainsi, attention au dérapage ! Prenons garde constamment des dérives de la démocratie !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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