Publié dans Editorial

De l’austérité !

Publié le vendredi, 25 janvier 2019

Un Gouvernement de 22 portefeuilles. Du jamais vu ! Du moins, les quatre dernières décennies de l’histoire de la République Malagasy. Il reste à  Rajoelina un « petit effort » pour battre le record de « onze ministres » par un certain Gabriel Ramanantsoa, le Général de Division, à qui le Président Philibert Tsiranana confiait la haute charge de  former un Gouvernement, des suites de mouvements populaires en 1972. Unité nationale, apolitique et austérité, tels étaient les mots d’ordre à l’époque.  N’empêche que le Président Andry Rajoelina et son Premier ministre Ntsay Christian ont réussi la prouesse de réduire drastiquement le nombre de ministères. Une prestation dans laquelle leurs  prédécesseurs immédiats échouèrent.  Fallait-il, une fois de plus, marteler que  Madagascar, un des cinq pays les plus pauvres de la planète, ne peut pas se permettre le luxe supporter des charges financières colossales. Un Gouvernement de quarante ou même trente ministres dépasse, énormément, les possibilités de la fragile et frileuse Caisse de l’Etat. Les rémunérations et avantages fixes exorbitants des dignitaires de l’Etat coûtent les yeux de la tête aux contribuables. Un lourd fardeau que l’on ne peut plus supporter ni tolérer !

 

En optant pour la politique d’austérité, le nouveau Chef d’Etat gagne en confiance du Vahoaka en ce sens que les maigres deniers publics seront,  désormais, bien gérés ou confiés en de bonnes mains. Mais aussi ce faisant, Rajoelina envoie un message fort aux concitoyens que désormais l’intérêt supérieur de la Nation prime sur les avantages particuliers des dirigeants. A compter de maintenant, pour les hommes politiques, courtisans et  flagorneurs confondus, ils doivent se rendre à  l’évidence que les pratiques ... anciennes ne riment plus avec la nouvelle donne initiée par le nouvel homme fort du pays. Cependant, il faudrait signaler que la politique d’austérité ne se limite pas seulement à diminuer le nombre de postes ou départements ministériels, il importe aussi de revoir à la ...baisse les salaires et avantages fixes des hauts dignitaires désignés ou élus (notamment parlementaires) du pays qui,  jusque-là, dépassent l’entendement.  Faudrait-il aussi faire carte sur table le risque de retard de prise de décision ou bien de confusion de tâches dans les fusions de plusieurs Départements en un ou deux centres de décision. A la rigueur, on pourrait garder le même nombre de portefeuilles tout en réduisant les avantages matériels liés aux fonctions. Sous d’autres cieux, de telles mesures ont fait leurs effets bienfaisants.

Au Vietnam, au moment du démarrage du pays après les ravages de la guerre, les membres du Gouvernement rejoignaient leurs lieux de travail à ... bicyclettes. Au Canada, quand le pays devait faire face aux graves déficits budgétaires des années 90, les ministres avaient été conviés, dans leurs déplacements, à faire usage des transports en commun. En Norvège ou en Suède, il n’est pas rare de voir des ministres ou même le Premier ministre se déplacer en ...vélos ou prendre des bus ou, pourquoi pas, à pied. Tout cela, pour le besoin de bien gérer l’argent du peuple. En fait, tout est question d’éthique, de volonté politique ou d’état d’esprit ! En tout cas, de l’austérité dans l’air, c’est déjà  un point important. Continuons dans ce sens et  persévérons car la tentation du luxe et de l’aisance guette toujours.

  Ndrianaivo

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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