Publié dans Editorial

Un géant s’en va

Publié le dimanche, 29 septembre 2019

Un géant tire sa révérence et s’en va pour toujours rejoindre le firmament. Jacques Chirac est décédé à l’âge de 86 ans. On ne peut pas rester indifférent ou de glace devant le « départ » définitif d’un homme d’Etat aussi célèbre que respecté et aimé comme Chirac. Pendant 40 ans, l’énarque tenait les manettes du pouvoir à tous les niveaux jusqu’au sommet de l’Etat. Du membre du conseil municipal à Corrèze à la mairie de Paris en passant par le Gouvernement (ministre et Premier ministre) jusqu’à l’Elysée.  Un parcours surprenant, « presque » sans faute, que même ses adversaires politiques reconnaissent forcément. L’autre corrézien, lui aussi un ancien locataire de l’Elysée, d’une autre famille politique, François Hollande lui voue une estime fraternelle voire complice.

 

A la mairie de Paris à partir de 1967, Jacques Chirac y régnait dix-sept ans non-stop en tant que maire et réalisait d’importants  travaux qui façonnèrent le visage de la Capitale française. Dirigée d’une main de fer et sans partage par un préfet de Police et ce durant au moins un siècle, Paris avait élu pour la première fois un maire en 1967 et Chirac avait eu l’honneur d’être le tout premier magistrat élu de la ville de Paris. Poste qu’il n’a abandonné que pour aller devenir le locataire de l’Elysée en 1995. Et  il y resta deux mandats.

L’homme qui avait osé dire « non » à la demande des alliés traditionnels occidentaux (USA et Angleterre) de déployer ses troupes en Irak reçoit en ces moments ultimes les honneurs et les hommages de tout un pays. Chirac, le « bulldozer » et l’ « homme populaire » de son vivant, fut un dirigeant français aimé et respecté. Rien de plus normal si la France tient à lui témoigner la profonde estime qu’elle éprouve à son égard.

Pour le cas de Madagasikara, Jacques Chirac fut l’un des artisans du réchauffement des relations entre les deux pays. En dépit des péripéties souvent mouvementées et des rebondissements où se succèdent « beau fixe » et « tension », la relation entre Paris et Antananarivo a connu des moments apaisés grâce à lui. Ce ne sont pas des sujets fâcheux qui manquent avec en toile de fond le colonialisme taxé de barbare par les patriotes nationalistes ou indépendantistes. Les « événements de mars 47 », les vagues de nationalisation de 75, le dossier des Iles Eparses sont autant de motifs à polémiques entre les deux pays.

Jacques Chirac fut le seul haut dirigeant français à reconnaitre la responsabilité criminelle de la France au cours des événements de 47. Chose que François Mitterrand, le socialiste convaincu et censé combattre les injustices sociales et défendre les valeurs humaines, se refusait à admettre. Il renonçait jusqu’à la fin de son mandat à reconnaitre les crimes commis par la France lors des mouvements de libération dans les colonies. Chirac a survolé les débats. Il fut le seul Chef d’Etat français à venir deux fois à Madagasikara. Il véhiculait une image d’une France responsable. C’est dans une légitimité avérée que nous lui accordons nos hommages les plus sincères.

Ce jour,  la France tout entière tient à lui rendre un vibrant et ultime hommage national et populaire digne d’un géant qui s’en va.

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Phénomène ténébreux
    Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres. Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous. Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des…

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