Publié dans Politique

Patrimoine - Le Rova renaît de ses cendres

Publié le mercredi, 30 décembre 2020

Pendant près de vingt-cinq ans, la vaste bâtisse, qui trône sur les hauteurs de la ville des Mille, n’a montré que son squelette aux habitants de la Capitale. Ce bâtiment emblématique de l’histoire de Madagascar renaît de ses cendres. Le Président de la République Andry Rajoelina a inauguré les palais de Manjakamiadana et de Besakana le 6 novembre 2020, soit vingt-cinq ans exactement après l’incendie ayant réduit en cendres ces édifices. Les travaux de réhabilitation entamés ont été colossaux. De l’Anatirova, il ne restait qu’un vaisseau fantôme.

La reconstruction de ces édifices marque un nouveau départ pour Madagascar.  L’inauguration a réveillé un sentiment de fierté nationale. Un sentiment conforté par le message d’unité lancé par le Président Andry Rajoelina à l’endroit de tous les Malagasy. « Gardons ce qui nous unit et laissons ce qui nous divise », a déclaré le Président de la République. La grande partie des travaux a été financée sur fonds propres de l’Etat malagasy. Toutes les procédures aussi bien du point de vue historique, hiérarchique, culturel et coutumier ont été suivies à la lettre dans la réalisation de ce grand chantier. Le Rova a été remis à son état originel que cela soit pour son architecture, l’aspect extérieur ainsi que la décoration. L’inauguration a vu la présence de nombreux invités de tous bords illustrant ainsi l’unité nationale matérialisée dans le cadre de la cérémonie. Le Chef de  l’Etat devait, lors de son allocution de circonstance, réaffirmer que la diversité devra amener vers le développement. Il a appelé à la solidarité et à l’unité nationale. Dans cette même lignée, l’Anatirova se fera désormais appeler le Rovan’i Madagasikara. Une manière de réaffirmer l’appartenance de ce symbole de la souveraineté nationale à l’entièreté de la population malagasy.

Le moment fort de cette cérémonie d’inauguration a été renforcé par le retour de la couronne du Dais royal de la Reine Ranavalona III. Ce trésor avait été sorti du territoire au début de la colonisation de la Grande île puis exposé au musée de l’Armée français. La France a accepté de restituer au pays ce « symbole de la souveraineté malagasy ». Le Chef de l’Etat a indiqué avoir demandé dans une lettre à la France de rendre cet objet historique. Un travail de négociation a été mené par le ministre de la Communication et de la Culture de Madagascar, Lalatiana Andriatongarivo, auprès du ministère des Armées de France, qui a abouti au retour de cette pièce royale dans les mains des Malagasy. Le retour solennel de ce couronnement Dais Royal marquera la souveraineté de Madagascar. Il revêt également une importance particulière pour les Malagasy car elle a une portée considérable dans la reconstitution et la réappropriation de l’identité nationale et culturelle de ceux-ci. Les Malagasy se réapproprient leur histoire et leurs symboles, leurs récits, leurs valeurs et leurs traditions. Ce processus de reconstruction identitaire et d’hommage au passé pousse les dirigeants du pays aujourd’hui à rapatrier les reliques, pièces historiques et œuvres d’art malagasy qui leur ont été enlevées pendant la colonisation. C’est ainsi que plus de 250 pièces vestiges de l’ancienne vie de la dernière souveraine du pays, Ranavalona III et de la princesse Ramasindrazana ont effectué leur retour au Rovan’i Madagasikara. Les autorités malagasy ont pu récupérer ce lot qui fut mis aux enchères à Londres. 

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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