Publié dans Politique

Université de Toamasina - Les malversations dénoncées

Publié le lundi, 22 février 2021



Plusieurs preuves à l’appui. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES), à travers ses responsables, vient de mettre à nu la mauvaise gouvernance et les malversations constatées auprès de l’université de Toamasina. Ceci suite à la manifestation estudiantine de la semaine dernière, pour réclamer le paiement de 4 mois de bourse et l’équipement. Cette grève a, rappelons-le, entraîné le décès d’un étudiant et la blessure des 2 autres. A cela s’ajoutent l’incendie d’un bâtiment et le pillage des biens de l’université, dont une centaine d’ordinateurs, un millier de matelas et de nombreux documents. « Lors d’une mission spéciale du 15 février dernier, 2 chargés de mission de la Présidence, le directeur de cabinet du ministère ainsi qu’un membre de cabinet ont effectué une réunion avec les responsables financiers, les associations régionales et pédagogiques ainsi que le président de l’université. A l’issue de cette réunion, la sortie de la liste des boursiers a été fixée pour le 17 février. Elle n’a pourtant été sortie que le 18 février après-midi, suite à la manifestation des étudiants », informe le Pr Gil Dany Randriamasitiana, secrétaire général du MESUPRES.
Contrôle, suivi et vérification
Indépendance décrétée de l’administration ainsi que des affaires financières et pédagogiques de chaque université. Le MESUPRES s’assure toutefois des contrôles, suivis et vérifications des listes des boursiers élaborées par les présidences des universités. Pour l’université de Toamasina, des abus et fraudes ont été constatés durant l’année universitaire 2019-2020. « Les étudiants redoublants ont pu bénéficier de bourses d’études. De plus, le nombre des boursiers y dépasse largement celui des étudiants inscrits, si l’on tient compte des informations émanant de la Direction des statistiques, de planification et de suivi. De plus, le premier responsable du campus de Barikadimy a fait exprès de dérégler l’équipement et un mois de bourse, dont le budget y afférent a déjà été envoyé par le ministère en juin 2020. Les universités de Mahajanga et d’Antsiranana ont pourtant pu les payer en décembre et janvier derniers », dénonce le SG du ministère de tutelle. « Les inscriptions auraient dû être achevées depuis décembre pour chaque mention (Filière) et domaine (Faculté), mais l’université de Toamasina n’a pas pu le faire. Pourtant, chaque établissement a pu envoyer la liste auprès service des bourses », ajoute-t-il. La note ministérielle signée par le SG donne, quant à elle, une dernière chance aux retardataires avant de clôturer définitivement la liste, le 19 février.
Multirécidiviste
Le MESUPRES dément la récente déclaration de l’université de Toamasina. Celle-ci a expliqué que l’attente de la clôture des inscriptions est à l’origine du retard de paiement. D’ailleurs, seuls les étudiants inscrits officiellement peuvent participer aux examens, lesquels se sont bien tenus. Après avoir montré toutes les preuves lors d’une rencontre avec la presse, hier à Fiadanana, les responsables dudit ministère dénoncent une mauvaise gouvernance auprès de l’université de Toamasina. Ils classent également le président de ladite université comme « multirécidiviste », avec les fautes répétitives passibles de sanctions et poursuites pénales. « Ce n’est pas la première fois que le paiement des bourses se fait tardivement à Toamasina. En décembre 2019, les dossiers ont été déjà envoyés par le ministère mais le paiement n’a pu se faire qu’en mai 2020, soit 5 mois plus tard », rappelle le SG. Ce retard de paiement a entraîné une manifestation des étudiants. Il a fallu au ministère intervenir et calmer la tension pour que le calendrier sorte…
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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