Publié dans Politique

Protection de l’environnement - Des mesures draconiennes s’imposent

Publié le mardi, 14 septembre 2021


Madagascar sur une pente glissante. Cet énième incendie au sein du parc national d’Ankarafantsika amène à se poser une question cruciale : peut-on encore le qualifier de zone protégée ? Cette réserve naturelle fait face à de nombreux crimes environnementaux. Et cela ne date pas d’hier. En plus des feux de brousse, cette réserve naturelle subit de plein fouet les impacts de la culture sur brûlis mais aussi de l’exploitation illégale de maïs. Sauf que les autorités n’ont jusque-là pris de décisions concrètes pour mettre fin à ces pressions. Pourtant, ces trois dernières années, le gestionnaire du parc national, à savoir le Madagascar National Parks (MNP), mais aussi les communautés locales ont déjà lancé des appels de détresse, face aux difficultés qu’ils rencontrent. « Des migrants, venant du Sud, arrivent en masse au parc national d’Ankarafantsika pour cultiver du maïs. Ils coupent les arbres pour en faire du charbon.  Ils brûlent la terre pour y semer ensuite les semences de maïs. Une fois que la terre devient infertile, ils passent à d’autres zones pour répéter le même schéma de destruction. Ces actions à répétition finissent par menacer les noyaux durs de la réserve » ont-ils confié à la presse, l’année 2019, durant une descente sur les lieux pour constater de visu les actes barbares faits à l’environnement.
A cette époque, le ministère de l’Environnement avait déclaré que : « Cette situation ne relève pas seulement du domaine de l’environnement. Plusieurs domaines sont touchés par cette migration climatique. Un comité interministériel sera ainsi mis en place pour étudier de près la question et solutionner au plus vite ce problème menaçant nos ressources naturelles». Deux ans plus tard, ce comité interministériel n’est pas toujours en place. Pourtant, Ankarafantsika continue de perdre des hectares et des hectares de forêts, d’année en année. D’autre part, les enquêtes menées par les autorités en trois ans n’ont toujours pas permis de désigner l’entreprise à l’origine de la dégradation des réserves naturelles dans le pays. Ankarafantsika n’est qu’un exemple parmi tant d’autres comme Menabe-Antimena et ses zones protégées mais aussi menacées non connues de tous. De même que les forêts, les espèces qu’elles abritent sont également menacées. Certains animaux, notamment les lémuriens, subissent le braconnage et la chasse illégale, pourtant 90% d’entre eux sont déjà menacés d’extinction à cause du réchauffement climatique. Le Président de la République ambitionne de reverdir Madagascar. Malheureusement, au rythme où la situation environnementale du pays évolue, le pays risque de se noircir, et non de se reverdir.  Et la Grande île perdra alors tous ses attraits qui le permettaient de se distinguer des autres pays du monde. 
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable actuel essaie déjà de mettre en place les stratégies adéquates pour renverser la situation, avec la Météo des feux, la campagne de reboisement et la stratégie de lutte contre les feux, mais il manque sérieusement de moyens. Il n’y arrivera alors pas tout seul. Des mesures draconiennes doivent être mises en place pas seulement dans le domaine environnemental pour espérer une protection efficiente de l’environnement du pays. Et ces mesures doivent être définies et appliquées dès aujourd’hui, car demain sera déjà trop tard.
La Rédaction

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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