Publié dans Politique

Forêt d’Ankarafantsika - Au moins 3 250 hectares ravagés par le feu

Publié le lundi, 18 octobre 2021


La réserve naturelle de plus en plus menacée. Le week-end dernier, les flammes ont de nouveau envahi le parc national d’Ankarafantsika. Trois zones ont pris feu en même temps, dans la soirée du samedi, vers 19 heures d’après les informations communiquées par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Le premier feu s’est déclaré à Ambodimanga, au bord de la route nationale 4. Alors que ce premier incendie n’était pas maîtrisé, deux autres se sont déclenchés, respectivement à Andranofasika et Bemena. Dimanche, dans la soirée, les feux ont été plus ou moins maîtrisés. Et hier, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable a annoncé, dans une publication sur son compte Facebook, que tous les feux sont enfin éteints après trois jours de dur labeur. Elle en a aussi profité pour remercier les 500 personnes qui se sont mobilisées pour éteindre les feux, mais aussi l’entreprise SOCTAM et une personne de bonne volonté pour avoir fourni 15 pulvérisateurs et une voiture pour aider à combattre ces feux. D’autre part, les autorités locales ont intercepté, avant-hier, un individu à l’origine de ces incendies dans la réserve naturelle. Ce dernier a déjà été remis à la Justice. En attendant, l’enquête continue.
Si les responsables n’ont pas encore diffusé de bilan des dégâts, les pertes forestières pourraient tourner autour d’une cinquantaine d’hectares. En seulement un mois, le parc national d’Ankarafantsika a perdu au moins 3 250 hectares de zones forestières, soit l’équivalent à quelques hectares près de la ville de Toamasina, dont la superficie est de 3 090 hectares. Ces chiffres pourraient augmenter colossalement une fois le bilan dressé. Il ne faut pas oublier qu’en septembre, après l’incendie d’une semaine, les responsables ont estimé les pertes qu’à seulement une centaine d’hectares, très loin de la réalité en fin de compte. Après avoir mesuré l’étendue des pertes lors de cet incendie ravageur, du mois de septembre, précisément du 9 au 13 septembre, « le parc national d’Ankarafantsika a perdu près de 3 200 hectares de forêts», a annoncé le Madagascar National Parks (MNP), en charge de la gestion de cette réserve naturelle. Les 136 000 hectares de cette aire protégée sont dévorés petit à petit par les feux. Et quand les flammes auront atteint le noyau dur, le cœur de la réserve naturelle, Ankarafantsika ne sera plus que de l’histoire ancienne.
Il faut noter que les autorités autant que le gestionnaire du parc ont investi pour renforcer les moyens de lutte contre les feux. «Nous avons renforcé les matériels sur place. La région sujet à des feux a notamment été approvisionnée en sacs d’eau, en jerricane mais aussi en bêche et autres matériels nécessaires dans l’extinction des feux», soutient Hanitra Razafindrahanta, responsable en charge du reboisement, de la gestion des feux et de la dynamisation des acteurs au sein du MEDD. Malheureusement, face à l’étendue de feux, ces matériels sont loin d’être suffisants surtout à cette période de l’année, la saison des feux de brousse. Ankarafantsika n’est donc pas la seule région touchée par ces feux. Le site Firecast de Conservation International, système de surveillance et de prévisions des forêts et des incendies, affiche notamment des centaines de points de feux dans les quatre zones forestières du pays. Des mesures pérennes doivent être prises pour toutes ces zones forestières, et pas seulement Ankarafantsika.
Rova Randria

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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