Un grand homme de l’église catholique tire sa révérence. Le père Sylvain Urfer est décédé, hier, en France à l’âge de 80 ans. Né en 1941 à Mulhouse, ce prêtre jésuite est arrivé à Madagascar et a vécu au pays pendant plus d’une trentaine d’années en endossant plusieurs responsabilités : enseignant, écrivain, analyste politique et social. D’ailleurs, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Pendant 25 ans, de 1980 en 2005, il a été curé de la paroisse Saint Jérôme d’Anosibe. En 1989, il a fondé le Centre chrétien « Foi et Justice » (groupe de recherche sur Madagascar), qui abrite une bibliothèque et un centre d'études, à Antananarivo.
Etant donné ses qualités d’écrivain, le Père Urfer a été l’auteur de multiples ouvrages dont une grande partie sur Madagascar : « L’espoir et le doute. Un quart de siècle malgache » (2000) ; « Le doux et l’amer. Madagascar au tournant du siècle » (2003) ; « La crise et le rebond. 50 ans après l’indépendance malgache » (2010) ; « Madagascar : une culture en péril ? » (2012) entre autres.
Une expulsion douloureuse
Il est également membre fondateur du SeFaFi (Sehatra Fanaraha – maso ny Fiainam – pirenena) ou Observatoire de la vie publique. Expulsé le 11 mai 2007 par l'ex-Président Marc Ravalomanana, à cause de ses critiques contre le régime de l’époque. Cette expulsion manu militari constitue une période sombre de son séjour dans la Grande île et a laissé une trace indélébile dans la mémoire des catholiques. Quoi qu'il en soit, la mesure et la façon dont il a été expulsé avaient provoqué la consternation des catholiques. En effet, « Sylvain Urfer avait été emmené à l'aéroport sous escorte policière. Il était passé par les douanes séparément des autres passagers, et s'était vu empêcher de prendre congé des amis qui s'étaient rassemblés pour lui dire au revoir », narre un média international.
Beaucoup ne croyaient plus à son retour, pourtant le Père Sylvain Urfer a pu revenir au pays en novembre 2009, pendant l’avènement du régime transitoire dirigé par Andry Rajoelina.
Sandra R.