Publié dans Politique

Révélation au procès de Mbola Rajaonah - L’Etat spolié de 125 milliards d’ariary

Publié le mardi, 24 mai 2022


15 accusés, 40 témoins, 10 avocats. Ce sont les acteurs du procès de Mbola Rajaonah qui a débuté à la Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption ou PAC d’Antananarivo, hier. Ce transitaire ainsi que ses co-accusés sont incriminés d’infractions douanières, de détournement de deniers publics, d’importations sans déclaration de marchandises prohibées, enfin de blanchiment de capitaux.
La journée d’hier a permis de révéler que les accusations, dont est incriminé l’ancien conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina, ont causé le manque de plus de 125 milliards d’ariary dans les caisses de l’Etat malagasy. Devant la barre, l’accusé principal a admis de ne pas avoir payé ses taxes et autres droits de douane lors de ses opérations d’importation de marchandises à l’époque. Toutefois, il dit ne pas connaître le montant des impayés. L’omission à payer ses droits de compromis, selon un jargon du milieu, constitue l’un des manquements du transitaire à ses obligations à l’époque.
Son argument, pour tenter ainsi de se dédouaner aux yeux de la présidente de la Cour, a fait sortir de ses gonds. L’accusé qui semble jubiler de déclarer n’être pas fonctionnaire, nie avoir fait un quelconque détournement de deniers publics. La réponse du juge ne s’était pas fait attendre. “Dîtes donc monsieur ! Mais à qui appartient la douane à votre avis ? “, lui demande la présidente de la Cour. Ce à quoi Mbola resta bouche bée ! Déstabilisé par la question du juge, ce dernier semblait souffrir subitement d’un malaise qu’il a fallu suspendre momentanément les débats, le temps que l’accusé troque ses chaussures contre des sandales.
Lorsque la question de ses opérations d’importations a été évoquée, Mbola Rajaonah admet aussi une chose dont on lui reprochait souvent : sa grande liberté ! En cause, la procédure de contrôle. Là, l’accusé reconnaît que la plupart des marchandises qu’il avait importées à l’époque, étaient passées en “circuit jaune”. Cette procédure est synonyme du fait que les containers sont exempts d’un contrôle physique. Cette fois-ci, le transitaire a, plus ou moins, reconnu qu’il y avait des fausses déclarations sur la nature de ces marchandises. Il a argué ne pas savoir que les conteneurs renfermaient de l’huile alimentaire au lieu de ciment que ses clients auraient commandé.
Toute l’après-midi d’hier était encore consacrée à l’audition de Mbola Rajaonah. En début de soirée, tous les accusés devront encore répondre de leurs actes devant la barre. Et à l’allure où vont les choses, ce procès risque encore de se poursuivre ce jour.
F.R.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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