Publié dans Politique

Transport illégal de bois précieux - La Société civile appelle à une tolérance zéro

Publié le vendredi, 21 octobre 2022

L’affaire de transport illégal de bois précieux, impliquant une parlementaire élue sous les couleurs de l’IRD, continue de défrayer la chronique. Des organisations de la Société civile comme l’Alliance Voahary Gasy, la Commission nationale de plaidoyer environnementale (CNPE) ou encore Transparency International Initiative Madagascar, se sont exprimées sur le sujet au cours d’une déclaration hier. Ce scandale a éclaté sur les réseaux sociaux depuis le 04 octobre dernier lorsqu’un document, censé être une autorisation de transport de bois en provenance d’Ambatondrazaka, a été massivement partagé et fait réagir des milliers d’internautes. Le document en question comporte clairement l’en-tête de l’Assemblée nationale avec, de surcroit, la signature de la députée appartenant à la majorité présidentielle. 

 

Les organisations de la Société civile acculent cette dernière qui, selon eux, a commis plusieurs infractions dont l’abus de fonction si les faits sont avérés. « En aucun cas, un député n’est habilité à autoriser un transport de bois précieux », soulignent–elles avant d’ajouter que «  La délivrance d’une telle autorisation constitue un abus de fonction selon l’article 26 de la loi 2016 – 020 sur la corruption et une usurpation de fonction  selon l’article 258 du code pénal. Une infraction qui serait passible d’une peine de 2 à 5 ans d’emprisonnement». Alors que le chauffeur du camion, ayant transporté le chargement de bois et présenté ladite « autorisation » aux Forces de l’ordre, a été interpellé puis placé en détention préventive, la parlementaire en question n’a fait l’objet d’aucune disposition ni enquête officielle, pour le moment.

Immunité n’est pas synonyme d’impunité

Dans la même déclaration, ces organisations de la Société civile interpellent sur la multiplication des cas d’abus de fonction perpétrés par des parlementaires. Ces derniers qui se réfugient derrière l’immunité  pour commettre leur forfait. Il est, pourtant, clairement précisé dans l’article 73 de la Constitution que l’immunité parlementaire s’applique dans le but de protéger les députés ou sénateurs contre toute tentative de limiter leur liberté d’expression. « Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.  Aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit (…)», stipule ledit article.

Outre un vibrant appel au bureau permanent  de l’Assemblée nationale, la Société civile attire également l’attention du ministère de l’Environnement et du Développement durable afin d’appliquer la politique de tolérance zéro dans cette affaire et ce, conformément aux « Velirano » présidentiels n°3 sur la lutte contre la corruption et n°10 relatif à la gestion durable de nos ressources naturelles. La balle est ainsi dans le camp de la Chambre basse et du ministère !

Sandra R.

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Editorial

  • A l’épreuve du feu !
    Une adolescente qui sort de nulle part erre dans le vague à une heure indue quelque part. Une autre à peu près du même âge fugue avec un autre adolescent et refuse de rentrer chez elle. Une autre retrouvée morte et jetée comme un torchon sale n’importe où. Une fillette de quatre ans violée, violentée et assassinée atrocement avec la complicité d’une … famille entière etc.! La société malagasy d’aujourd’hui serait-elle à la dérive ? Quoi qu’il en soit, notre environnement sociétal, pris entre deux feux, subit une épreuve brûlante.

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