Publié dans Politique

Assemblée nationale - Une législature folklorique

Publié le jeudi, 08 décembre 2022


Certains députés auraient donc usurpé leurs pairs en imitant leurs signatures, tandis que d’autres auraient tout simplement signé un document sans lire (ou comprendre ?) le texte au-dessus de leur signature. C’est ce qu’insinue le plus officiellement du monde un communiqué émis hier par sept  membres du bureau permanent (BP) de l’Assemblée nationale et frappé des armoiries de cette dernière. Pour comprendre l’histoire, cette sortie des 6 membres du BP fait suite au dépôt d’une motion de censure intervenu la veille censée comporter la signature de 105 élus de la Chambre basse. Le communiqué en question, décliné en Malagasy, est destiné à torpiller cet assaut en règle dirigé contre le Gouvernement Ntsay en soulevant, outre des vices de procédure, les deux points évoqués ci-dessus.
Après avoir fait savoir que seule la présidente de l’Assemblée nationale a le pouvoir d’authentifier les signatures (des députés), le document affirme clairement que «  des doutes subsistent quant à l’authenticité des signatures apposées dans la motion de censure » (traduction libre). En d’autres termes, il a des suspicions de falsification de signatures émanant des députés initiateurs de la motion de censure. Dans la même foulée, les signataires du  communiqué de déclarer que « beaucoup de députés (signataires de la motion, ndlr) contestent l’utilisation de leurs signatures à des fins autres que ce qui a été convenu » (traduction libre). C’est pour dire que les signataires en question ignoraient donc que ce qu’on leur a fait signer était en réalité une motion de censure.
Quoi qu’il en soit, on n’en est pas à une anecdote folklorique près dans cette actuelle législature de la Chambre basse. Pour ne citer que la plus récente, signalons celle où une élue de Tsimbazaza s’est permis de délivrer une autorisation de transport de bois précieux en guise de laissez-passer pour sa propre cargaison de palissandre. Une double usurpation car, non seulement cela n’est nullement du ressort du Législatif mais il se trouve aussi que l’intéressée s’est donc substituée au ministère de l’Environnement. D’autant plus que, à ce qu’on sache, à ce jour, toute opération sur les bois précieux (coupe, transport, exportation) demeure interdite.
Cette effervescence, frisant le coup d’Etat de Palais qui secoue Tsimbazaza, a fait réagir le Président de la République. Celui-ci, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, a condamné cette initiative des députés frondeurs. Sans qu’il l’ait dit expressément, Andry Nirina Rajoelina considère l’acte comme une manœuvre de déstabilisation. Histoire de brandir sans doute une certaine disposition de la Constitution, celle relative à la…. dissolution de l’Assemblée nationale. Une éventualité qui, à entendre les discussions dans les salons et ce qui se dit sur les réseaux sociaux, serait bien accueillie par la population.
La Rédaction 

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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