Publié dans Politique

Opposition, société civile, organisme religieux… Réforme des lois électorales, la dernière lubie à la mode !

Publié le jeudi, 27 avril 2023



Après la concertation nationale, l’accord politique, c’est la nouvelle lubie à la mode. L’Opposition, des membres de la société civile, des entités religieuses semblent en effet s’être donnés de la voix pour réclamer actuellement une réforme des lois électorales. La commission épiscopale Justice et Paix est la dernière à avoir élevé la voix pour se faire entendre pour demander cette révision des lois comprenant notamment la présidentielle, les législatives mais aussi le régime général des élections et référendums.
La question que se pose sans doute tout observateur averti de la vie politique du pays est de savoir pourquoi cet acharnement, à la veille de l’élection présidentielle ? Et ce, alors que ces lois sont les mêmes utilisées il y a cinq ans auparavant. L’ancien Président de la République Marc Ravalomanana et d’autres personnalités qui aujourd’hui s’évertuent à critiquer ces lois, faisaient d’ailleurs partie des concurrents aux consultations populaires de 2018 et des suivantes. Ils n’avaient rien trouvé à redire au cadre légal.
Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, deux anciens Chefs d’Etat, avaient même accepté la victoire de l’actuel numéro Un du pays à l’issue de l’élection présidentielle. Il n’est pas déplacé de dire que les personnes qui réclament à cor et à cri une réforme semblaient plutôt bien s’accommoder de ces lois qui manifestement donc ne donnent ni n’enlèvent un avantage significatif à un candidat. S’il donnait un avantage au candidat du pouvoir, le second cité aurait sans doute obtenu plus que les 8% que l’électorat a daigné lui accorder à la présidentielle.
Petite bête
Les lois actuelles avaient été obtenues après le mouvement des 73 députés en avril 2018 dont le but était de mettre tous les candidats sur le même pied d’égalité. Pour rappel en effet, le Gouvernement unicolore bleu roi de l’époque n’a pas cru bon d’entendre les recommandations et fait adopter des lois, qui contenaient des dispositions visant à favoriser le candidat du régime en place, aux forceps et sur fond de corruption présumée de députés.
Parmi les dispositions inscrites dans ces lois figurait notamment le critère d’inéligibilité en cas de condamnation qui menaçait directement l’ancien Président Marc Ravalomanana, extirpé par la Haute Cour constitutionnelle au bout de la ligne, remettant ainsi la balle au centre entre tous les prétendants à Iavoloha.
Réformer une ou des lois électorales nécessite par ailleurs du temps. Le temps qui reste avant le scrutin présidentiel ne suffit décemment pas à entamer des discussions objectives sur le sujet. Les standards internationaux préconisent de ne plus toucher aux lois à l’approche des élections, entre autres parce que cela pourrait découler sur un report des échéances électorales. Les réformes auraient dû être entreprises après un cycle électoral et non la veille.
Les discussions auraient dû être abordées entre 2021 et 2022, cette dernière étant une année sans élections. D’autant que les raisons des réformes évoquées touchent à des sujets difficiles. Par exemple, pour la question du plafonnement des fonds de campagne. Une question laborieuse sachant la faible couverture de Madagascar en termes de moyens de communication, ce qui nécessite le recours à des moyens importants. Marc Ravalomanana l’a bien compris lorsque pour l’élection présidentielle de 2001, il a déversé plusieurs milliards pour mener à bien sa campagne « à l’américaine ». Réclamer  une réforme des lois électorales aujourd’hui ressemble ainsi à chercher la petite bête. L’on cherche à se trouver une excuse pour expliquer un échec inévitable.

La rédaction

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Editorial

  • Traitement de cheval
    Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, a reçu en audience au Palais d’Etat d’Iavoloha, les membres du Conseil Supérieur de la magistrature conduit par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Rakotomandimby Benjamin. Il a été question durant la rencontre au sommet entre le Premier Magistrat du pays et l’Instance supérieure nationale coiffant la Magistrature judiciaire, le CSM. En fait, le CSM gère la carrière des magistrats du pays (avancements, promotions, affectations, sanctions, etc.). Le président de droit du CSM et en sa qualité de Chef de l’Etat, Rajoelina Andry, a profité de l’occasion de mettre les points sur les « i ». Rajoelina vitupère contre les indélicatesses de certains magistrats dans l’exercice de leur fonction. Précisément, à l’encontre des magistrats, pas tous d’ailleurs heureusement, d’abuser de leur fonction pour s’enrichir indûment, sur le dos des vulnérables justiciables. En d’autres termes, s’adonner à la corruption ! En fait,…

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