Au cœur de ce processus, la restitution des restes du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes coloniales françaises, ainsi que ceux de deux chefs de l’ethnie sakalava. Conservés au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, ces ossements sont d'une grande importance pour la population malgache. "Il y va de l'apaisement des mémoires", a souligné la ministre française Dati, tandis que la ministre malgache a insisté sur le caractère "crucial" de cette restitution pour le peuple de Madagascar.
Un comité scientifique franco-malgache a été mis en place afin d’étudier la demande de restitution et de fournir des recommandations à la ministre française. La durée des travaux n'a pas été précisée, mais le processus s’inscrit dans le cadre d'une loi-cadre française adoptée fin 2023, facilitant la restitution de restes humains conservés dans des collections publiques, sans nécessiter l’approbation du Parlement.
Avant l’adoption de cette loi, toute restitution d’objets ou de restes humains conservés dans les collections publiques françaises devait passer par un vote au Parlement, ce qui ralentissait considérablement le processus. Chaque demande faisait face à des débats juridiques et politiques, rendant les restitutions rares et souvent longues à finaliser. Avec cette nouvelle loi, le cadre législatif a été simplifié, permettant aux autorités compétentes de statuer plus rapidement sur des dossiers aussi sensibles que ceux liés aux périodes coloniales.
Ce premier geste pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives de restitution, dans une dynamique de réconciliation mémorielle entre la France et ses anciennes colonies. Notons que lors de cette rencontre, les deux ministres ont également procédé à la signature d’un Mémorandum de coopération muséale et patrimoniale entre Madagascar et la France.