Iles Eparses, des enjeux maritimes et géostratégiques. Depuis 1970, Madagascar n’a cessé de revendiquer la souveraineté sur ces îles, qu’il n’a pas récupéré après la décolonisation, et que ces terres font partie intégrante de son territoire. Le Gouvernement malagasy, fidèle à sa position initiale, a renforcé ses revendications, comme l’a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, lors d’un point de presse à Anosy. Elle a souligné, bien que les deux parties aient leurs propres points de vue, la position du Gouvernement malagasy reste inchangée, affirmant que ces îles ((Juan de Nova ou Kely, Europa ou Ampela, les Glorieuses ou Sambatra, Bassas da India ou Bedimaky et Tromelin ou Loza) doivent revenir sous souveraineté malagasy. Cette détermination fait suite à la déclaration du Président français Emmanuel Macron, qui a répondu sur la question, de «gérer ensemble, en bonne intelligence ». Ce qui n’a pas convaincu Madagascar. En 2019, le Président malgache Andry Rajoelina a relancé cette demande, entamant des discussions avec la France sous l’égide des Nations Unies, avec pour cadre la feuille de route proposée par l’ONU. La première rencontre d’une commission mixte s’est tenue au Palais d’Andafiavaratra en novembre de la même année, témoignant de la volonté des deux pays d’avancer vers une solution.
La communauté internationale, notamment l’ONU, a également pris position en faveur de la réintégration des îles dans le giron malagasy. Lors de la 34ème Assemblée générale en 1979, une résolution invitait la France à entamer rapidement des négociations pour réintégrer ces territoires, en se fondant sur la résolution 1514 (XV) adoptée en 1960, qui garantit aux peuples le droit de disposer de leurs ressources naturelles se fondant sur la considération « Affirmant que les peuples peuvent, pour leurs propres fins, disposer librement de leurs richesses et ressources naturelles sans préjudice des obligations qui découleraient de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l'avantage mutuel, et du droit international ».
La ministre a insisté sur l’importance d’une résolution rapide de ce dossier, soulignant que la revendication malagasy pour un retour pur et simple n’a jamais été remise en question. La prochaine réunion, prévue pour le 30 juin, marque une étape cruciale dans ce processus, avec la constitution de délégations préparées à l’avance, sous la supervision d’un comité chargé de la gestion technique et financière de cette négociation sensible.
Nikki Razaf