Publié dans Politique

Lutte contre la corruption - Le sénateur Ndremanjary Jean André plaide pour la fin des immunités  

Publié le lundi, 16 juin 2025

Lors de la séance de questions-réponses entre les sénateurs et les membres du Gouvernement, le doyen d’âge du Sénat, Ndremanjary Jean André, plus connu sous le surnom Iaban’i Kemba, s’est démarqué, en appelant publiquement à la suppression de l’immunité parlementaire dans les futures lois. 

« Moi, je n’ai pas besoin d’immunité. C’est devenu un outil d’abus. Ce n’est pas une loi qui protège, c’est le comportement digne de chacun », a-t-il lancé, s’adressant directement au ministre de la Justice, Rakotomandimby Benjamin Alexis au cours d’une intervention qui tranche avec la retenue habituelle de ses pairs. Pour lui, les textes de loi doivent cesser d’être des boucliers permettant à certains élus d’échapper à leurs responsabilités. « Adoptez une conduite exemplaire, c’est cela la véritable immunité », a-t-il martelé.

 

Ce discours rejoint une critique de longue date portée par les organes de lutte contre la corruption à Madagascar. Les entités du Système Anti-Corruption malgache ont plusieurs fois mis au pilori les immunités diverses – parlementaires, administratives ou judiciaires – en tant que freins notoires à la justice. Dans nombre d’affaires sensibles, ces protections ont servi à retarder, voire empêcher des poursuites.

Fier de son intégrité, le sénateur a tenu à rappeler qu’il n’aura jamais affaire aux instances anti-corruption. 

« Je ne serai jamais convoqué par le PAC ou le BIANCO (…). Même si cela ne m’enrichit pas, l’intégrité est mon choix. Je ne veux pas devenir riche par des pratiques douteuses. Je suis fils de roi, dans le Sud-Est cela signifie beaucoup. Je ne suis pas n’importe qui pour salir mon nom », a-t-il déclaré, d’un ton à la fois solennel et provocateur.

Encourageant le ministre de la Justice dans sa volonté de rester droit et ferme, le sénateur a déclaré : « Il faut être audacieux pour occuper ce poste. Restez debout jusqu’au bout ! Ne cédez à aucune pression, surtout de la part de ceux qui ont un mandat. » Il a également insisté pour que le ministère garde la main sur les mutations de magistrats, sans intervention extérieure : « Si vous décidez de muter un magistrat, vous seul en connaissez la raison – ancienneté ou autre. Si un parlementaire intervient, il vaut mieux que ce soit vous qui ayez le dernier mot. »

Dans un autre point remarqué de son intervention, Iaban’i Kemba a défendu la relance du débat sur le transfert de criminels dans d’autres régions du pays, évoquant comme exemple la déportation d’Antsiranana vers Toliara. Une idée controversée mais qui, à l’entendre, mérite d’être reconsidérée dans le cadre d’une politique pénale plus ferme.

 

L.A. 

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Editorial

  • Uniquement, des résultats !
    Seuls les résultats qui comptent. Le reste, de la littérature, de belles paroles vides de sens et d’engagements creux ! Rien ne sert de faire de belles promesses volatiles. Uniquement, les résultats qui vaillent la peine d’être considérés et tenus pour être sérieux. Les gouverneurs de Région se sont retrouvés à Mahajanga les 26 et 27 août 2025 pour une conférence nationale. Dix-huit des vingt-trois gouverneurs que compte le pays s’étaient vus déplacer dans la Cité des fleurs. La rencontre marque le début d’un rassemblement stratégique visant à renforcer le rôle des représentants régionaux dans l’exécution de la Politique générale de l’Etat (PGE). Les gouverneurs sont appelés à devenir de véritables « militaires » du Chef de l’Etat, le commandant en chef de la bataille. Dire « militaires » suppose discipline, rigueur, fidélité, etc. Chaque gouverneur est soumis à une discipline stricte dans l’exécution des programmes présidentiels. La rigueur suppose…

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