Outre un salaire confortable, l’actuel numéro un de la JIRAMA détient en effet aujourd’hui les pleins pouvoirs au sein de la compagnie. Il est littéralement le seul maître à bord. Des voix au sein de la JIRAMA soutiennent effectivement que ce responsable affirme ne pas reconnaître les administrateurs de la société, estimant que leur mandat a expiré. Pourtant, malgré tout, sa direction est décriée, notamment à cause de sa lenteur et son manque de fermeté.
Plusieurs projets, notamment liés aux parcs solaires, priorités pour le président de la République, piétinent. Pour ne citer qu’un exemple, du matériel destiné à une de ces installations est arrivé à Toamasina dès 2024 mais n’a atteint Antananarivo qu’en 2025. Les raisons de ce retard restent floues. Certains évoquent le blocage volontaire de collaborateurs souhaitant prolonger leurs contrats avec les bailleurs internationaux. Le DG, lui, garde le silence et ne tape pas du poing sur la table.
Toujours sur le volet énergétique, ses prédécesseurs, même intérimaires, avaient réussi à négocier tant bien que mal avec les compagnies pétrolières. Lui peine à établir un dialogue. Le bras de fer s’éternise, ce qui complique davantage la production d’électricité. Les prestataires rechignent aussi à travailler avec une direction jugée dure avec ceux qui ne sont pas dans ses « bonnes grâces ».
Côté eau, les critiques sont tout aussi sévères. Il n’y a pas si longtemps, des camions-citernes destinés à améliorer l’approvisionnement ont été livrés. La JIRAMA avait annoncé un délai de deux mois pour les acheminer jusqu’à Antananarivo. Finalement, il a fallu une intervention directe du Président de la République pour que les véhicules rejoignent la Capitale en seulement quatre jours.
En tout cas, la question reste entière pourquoi le directeur général n’arrive pas à exercer la moindre pression sur ses subalternes. Et plus surprenant encore malgré les coupures incessantes et les robinets à sec, aucune manifestation ne vise directement le directeur général de la JIRAMA dont l’incompétence et le sabotage involontaire minent les efforts de redressement de cette compagnie... Un silence qui interroge.