Publié dans Politique

Sortie de crise à Madagascar - Une situation à donner le tournis

Publié le mardi, 14 octobre 2025

Incertitudes sur l’avenir. Hier, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) et certains militaires ont pris des initiatives qui ont abouti à la nomination du colonel Mickael Randrianirina, du CAPSAT, à la tête de l’Etat. Si sa présence au pouvoir est désormais effective, les conditions et le processus qui y ont conduit restent flous.

La HCC a publié une décision constatant la vacance des postes de Président de la République et de président du Sénat, et a confié provisoirement les fonctions de Chef de l’Etat au colonel Randrianirina. La Cour a jugé que le Président Andry Rajoelina se trouvait dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, évoquant un abandon passif du pouvoir, et que le Gouvernement en place ne pouvait assurer la continuité de l’Etat. La HCC a précisé qu’une élection présidentielle devait être organisée dans un délai de 60 jours et que l’autorité de suppléance n’avait pas le droit de dissoudre les institutions prévues par la Constitution. Notons que la décision de la HCC indique par ailleurs que c’est le vice-président de l’Assemblée nationale qui a saisi la haute juridiction d’Ambohidahy pour cette décision. Cette démarche ne correspond pas à une procédure explicitement prévue par la Constitution, ce qui laisse planer des interrogations sur sa légitimité.

Parallèlement, dans l’après-midi, un groupe de militaires, dont certains sont issus du CAPSAT, a annoncé la prise du pouvoir depuis le Palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. A leur tête, le colonel Randrianirina a annoncé la mise en place d’un Conseil de défense national de transition, la suspension de la Constitution et la dissolution de plusieurs institutions, dont la HCC, la CENI, le HCDDED et le Sénat. Il a également évoqué une période transitoire de deux ans, menée par un comité conjoint exerçant les prérogatives présidentielles, accompagné d’un Gouvernement, de l’Assemblée nationale actuelle et d’une « Haute Cour pour la Rénovation ». Selon lui, cette transition devrait aboutir à un référendum constitutionnel suivi d’élections pour mettre en place de nouvelles institutions.

Cette double annonce a semé la confusion dans l’opinion publique. Certains estiment que la décision de la HCC et celle des militaires sont liées, d’autres pensent que seule l’une ou l’autre prévaut. La population reste donc incertaine sur l’ordre juridique et politique qui s’applique actuellement. La Présidence a pour sa part dénoncé une « tentative de coup d’Etat » et assuré qu’Andry Rajoelina demeurait « pleinement en fonction ».

Notons que dans la matinée, avant cette série d’annonces, un décret présidentiel portant dissolution de l’Assemblée nationale a été publié sur la page Facebook officielle de la Présidence. Les députés, jugeant ce décret invalide, ont tenu une séance plénière lors d’une session extraordinaire, dont la légalité est sujette à interprétations, et engagé une motion de déchéance contre le Chef de l’Etat. Laquelle motion a été adoptée par plus des deux tiers des députés comme requis par la Constitution. Valable ou pas, cette déchéance semble avoir depuis été reléguée aux oubliettes.

La rédaction

Fil infos

  • Une mission du Panel des Sages de la SADC pour restaurer la paix et la gouvernance démocratique
  • Sortie de crise à Madagascar - Une situation à donner le tournis
  • Crise administrative - Des défaillances de facturation reconnues par la JIRAMA
  • Andry Rajoelina - « J’ai dû rejoindre un lieu sécurisé »
  • Présidence du Sénat - Jean André Ndremanjary assure l’intérim
  • Actu-brèves
  • Présidence du Sénat - Le bureau permanent destitue le Général Ravalomanana Richard
  • Décès d’un étudiant à Antsiranana - Le Président de la République induit en erreur 
  • Premier ministre Zafisambo Ruphin - « Le retour à la vie normale est une priorité »
  • Campus Vontovorona - Les groupes électrogènes installés 

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

A bout portant

AutoDiff