La "Grande muette" entend conjuguer rigueur intérieure et implication constructive dans la vie de la nation. Le chef d'Etat-major des armées, le Général Pikulas Démosthène, a adressé jeudi un message sans équivoque, marquant un tournant dans la discipline au sein des Forces armées. L'ère de l'indulgence est officiellement révolue, a martelé le haut gradé, annonçant des mesures immédiates et fermes à l'encontre de tout militaire coupable de "dérives". "Il n'y aura plus aucune tolérance pour ceux qui font preuve d'indiscipline", a déclaré le Général Démosthène avec une solennité palpable. "Toute faute fera désormais l'objet de sanctions immédiates." Cette nouvelle ligne de conduite vise à endiguer tout comportement susceptible de porter atteinte à l'image, à la cohésion ou à la mission des Forces armées. Au cœur de cette reprise en main disciplinaire, une règle fondamentale a été érigée en principe inaliénable : aucun militaire ne pourra désormais s'exprimer publiquement, sous quelque forme que ce soit, sans avoir obtenu l'autorisation préalable de sa hiérarchie. Cette consigne vise à centraliser la communication institutionnelle. Le Général Démosthène a rappelé que les directives relatives aux Forces armées émanaient exclusivement de l'Etat-major basé à Andohalo, réaffirmant ainsi la chaîne de commandement et l'autorité centrale.
Perquisitions controversées
Parallèlement à ce renforcement de la discipline interne, la question des perquisitions menées en dehors du cadre légal au domicile des citoyens par des militaires inquiètent également. En effet, de nombreux citoyens ont rapporté des fouilles et des saisies de biens par les Forces de l'ordre, incluant le vol présumé d'objets de valeur tels que téléphones portables, ordinateurs, et même des jouets d'enfants. Dans d'autres cas, le mandat ne remplit pas les conditions requises pour la perquisition dans les locaux de hautes personnalités. Ces agissements devraient faire l'objet d'un suivi attentif de la part de la hiérarchie militaire.
D'ailleurs, une communication émanant de la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a soulevé des interrogations quant à la légalité d'une perquisition menée récemment. Selon la haute juridiction, l'opération, qui a conduit à la saisie d'un fusil AK 47 utilisé par des militaires protégeant un haut conseiller, aurait été effectuée "sans mandat de perquisition délivré par une autorité judiciaire compétente". La HCC a confirmé qu'une descente, impliquant des éléments des Forces armées accompagnés d'un huissier avait bien eu lieu. Cependant, le manque de document légal de perquisition soulève des questions juridiques sérieuses quant à la validité des actions entreprises et à leur conformité avec les procédures en vigueur. L'affaire met en lumière la nécessité d'une stricte observance des règles entourant les investigations judiciaires afin de garantir le respect des droits fondamentaux.
Nikki Razaf







