Tout aurait commencé vers le milieu de l’après-midi, ce vendredi-là. Un renseignement jugé “crédible” par le CIS fait état de manœuvres suspectes orchestrées par un petit groupe d’individus, bien décidés à semer le chaos et à s’en prendre au nouveau pouvoir en place. Le contrôleur général de police Rufin Tolojara Lebiria, patron du CIS, nommé à peine quelques heures auparavant, raconte : « Après recoupement des informations, nous avons immédiatement sollicité un ordre de perquisition auprès de la procureure de la République. Ce n’était pas une opération facile », confie-t-il.Et pour cause : la perquisition, menée avec le renfort de la Brigade criminelle BC4, a débuté vers 17 h vendredi et ne s’est achevée qu’au petit matin, aux alentours de 6 h. C’est dans cette longue nuit que les enquêteurs ont mis la main sur deux suspects étrangers et sur un butin pour le moins inquiétant : près de 2 milliards d’ariary en liquide, soigneusement dissimulés dans des cartons, ainsi que six armes à feu, trois fusils de chasse et trois pistolets automatiques de fabrication italienne.
D’après le chef du CIS, les deux étrangers arrêtés vivaient à Madagascar depuis cinq à six ans. Impossible pour l’heure de connaître leur nationalité : “Ils ne sont ni Européens ni Indopakistanais”, précise sobrement Rufin Tolojara, qui invoque le secret de l’enquête. Les deux hommes sont actuellement placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade criminelle.
Selon les premiers éléments, 1,9 milliard d’ariary provenaient de nouveaux billets ensachés, tandis que les 100 millions restants étaient constitués de coupures usagées. L’argent, explique le CIS, devait servir à rémunérer des individus recrutés pour mener des actions de déstabilisation contre le régime.
Pour l’heure, le lieu exact de la perquisition demeure tenu secret. Mais l’affaire est loin d’être close : trois autres suspects seraient déjà dans le collimateur des enquêteurs. « Nous restons vigilants. Cette opération n’est qu’une étape », affirme le patron du CIS.
Franck R.








