Publié dans Société

Organisation de séjour de rupture à Madagascar - Le faux directeur par intérim devant le Parquet

Publié le dimanche, 20 septembre 2020

Un soi-disant directeur par intérim d’une association œuvrant dans l’organisation de séjour de rupture à Madagascar des jeunes adolescents français se présentera d’ici peu devant le Parquet d’Anosy. Motifs, celui-ci est accusé d’usurpation de titre, tentative d’escroquerie et dénonciation abusive. Traités par la Brigade criminelle, les dossiers bouclés atterriront cette semaine au bureau du juge d’instruction où ce directeur par intérim aura à répondre de ses actes qualifiés d’usurpation et bien d’autres par les responsables locaux de l’association qui constituent la partie plaignante dans l’affaire.

Ces derniers sont en effet étonnés de l’arrivée de ce monsieur qui se dit directeur de la structure locale à Madagascar alors qu’il n’a présenté aucun papier justifiant sa nomination. Ou plutôt, il a un papier mais la nomination semble douteuse dans la mesure où aucun procès-verbal du Conseil d’administration, comme l’exige le statut, ne conforte sa nomination. Celle-ci aurait été faite d’une manière unilatérale par une dame française, présidente du Conseil d’administration. Ce qui est tout à fait contraire aux règlements de l’association. En dépit d’un exploit d’huissier, sollicité par les plaignants de leur remettre les documents relatifs à sa nomination à la tête de l’association, l’homme refuse de les procurer. Des demandes qui sont ainsi restées vaines alors que celui qui affirme être le directeur par intérim commence à s’immiscer dans le fonctionnement de l’association. Mais face au refus des salariés malagasy et des responsables locaux de lui communiquer quoi que ce soit, il est allé jusqu’à porter plainte contre ces derniers pour dissimulation ou vol de documents. Ces documents n’étaient pourtant pas dissimulés ou volés mais bien gardés dans le bureau de l’association comme l’atteste le constat d’un huissier. La seule motivation des responsables locaux à ne pas les donner a trait à cette nomination sans preuve et douteuse du « directeur ».

Coïncidence ou non à ce déferrement du directeur au Tribunal, la presse a évoqué ces derniers temps des accusations d’abus sexuel et détournement de fonds au sein de la structure de ces associations à Madagascar et perpétrés par les représentants locaux. La vérité est pourtant autrement car les filles dites victimes d’abus sexuel auraient rétracté devant les autorités françaises en affirmant qu’elles n’ont jamais été abusées sexuellement et n’ont subi aucune maltraitance durant leur séjour à Madagascar. Mieux, elles auraient avoué que leur témoignage était faux. Des révélations faites devant les autorités judiciaires françaises.

Pour le cas de détournement, les faits existent vraiment. Seulement, les auteurs ne sont pas les responsables locaux de Madagascar mais ceux de la France. D’ailleurs, les premiers responsables du Conseil départemental de l’Essonne, unique et principal bailleur de fonds des séjours de rupture à Madagascar des adolescents français, ont déposé une double plainte au Tribunal de grande instance de Lyon, contre certains membres et la présidente du Conseil d’administration de l’association en France. Celle-ci, qui aurait nommé unilatéralement ce « directeur par intérim » à Madagascar, est accusée avec ses collègues, d’abus de confiance. Deux plaintes déposées suite à la découverte des manœuvres financières non justifiées d’un montant de 271 941 euros, 84 627 euros, 9 482 euros, et de 1 352 000 euros…

La Justice malagasy et celle de France traitent ces affaires mais contrairement aux dires de certains, la structure à Madagascar de ces associations n’a rien à voir, ou est plutôt blanchie des délits annoncés.

La Rédaction



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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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