Publié dans Société

Construction illicite à Anosizato - La responsabilité du « Fokontany » et du propriétaire engagée

Publié le lundi, 01 février 2021



Deux morts et 9 blessés. Tel est le dernier bilan de l’effondrement d’une construction à Anosizato, survenu dans la matinée du 27 janvier dernier. Selon la récente déclaration du ministère de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics, il s’agit d’une construction illicite. Elle n’a obtenu aucun permis de remblais, aucune prescription d’urbanisme et aucun permis de construire. Toute la construction s’est déroulée de façon illicite, loin des yeux de la Commune, loin du contrôle de l’administration de tutelle. Toutefois, les responsables auprès du « Fokontany » auraient dû mener leur propre enquête, notamment sur l’autorisation de construction d’un grand bâtiment à 3 étages de ce genre. « Les travaux de construction ne passaient pas inaperçus, surtout dans une telle localité. D’ailleurs, nous nous en sommes plaints à maintes reprise sur le danger qui guette l’entourage, avec la fissure des autres maisons, mais en vain », dénonce T.R., parmi les voisinages témoins du drame.
Outre le responsable du « Fokontany », le propriétaire de l’entrepôt constitue le principal responsable engagé dans cet effondrement mortel. Il risque gros suite aux poursuites enclenchées par la Commune urbaine d’Antananarivo. De lourdes amendes, voire un emprisonnement, l’attendent à cause des irrégularités constatées, entre autres l’absence de plaque où devait être mentionné le nom du maître d’œuvre. A cela s’ajoute l’inexistence de numéro de permis de construire délivré par les autorités. « Ce "Karàna" a l’habitude de s’accaparer des terrains aux alentours d’Anosizato, d’une manière formelle ou informelle. Il n’a pas l’habitude de négocier », se désole l’une des victimes. Jusqu’ici, ce propriétaire de la construction s’est assuré de la prise en charge des personnes qui auraient dû déménager à cause du danger qui les guette. Faut-il rappeler que l’entreprise de construction en charge du chantier a dernièrement communiqué la cause du drame. Elle évoque l’averse du 26 janvier dernier comme ayant été à l’origine du ramollissement du sol sur lequel est bâti le dépôt tandis que les rafales de vent ont, à ses yeux encore, occasionné des dégâts sur l’ensemble même du bâtiment.

Cet effondrement à Anosizato n’est pas un cas isolé. L’irresponsabilité des présidents de « Fokontany » et des propriétaires des constructions illicites se manifeste dans de nombreux cas. L’éboulement à Ambanin’Ampamarinana, en février 2019, en fait partie. Le bilan de ce drame a fait état, rappelons-le, de 6 morts et 6 blessés ainsi que de 6 maisons détruites. Les enquêtes menées après l’accident ont révélé que la plupart de ces constructions sont illicites. Pourtant, le « Fokontany » n’a pas informé la Commune ni sensibilisé les habitants sur le danger qu’ils encourent. Au final, ce sont les autorités communales et étatiques qui sont pointées du doigt alors que ce genre de drame pourrait être évité avec un peu plus de responsabilité des « Fokontany », la collectivité territoriale décentralisée la plus proche de la population…

L.R.

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Editorial

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    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

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