Selon des témoins sur place, ils étaient une centaine environ à venir, et pas les mains vides. “Ils étaient 15h environ, et nous chantions tranquillement lorsqu’ils ont fait brusquement irruption dans le temple. Leur cible : le pupitre et les dirigeants du culte qui y tenaient office en direction desquels les nouveaux-venus ont foncé ! Les assaillants faisaient un boucan terrible et cela nous a complètement terrifiés, étant donné que la majorité de l’auditoire est constituée de femmes, du moins pour les trois principales rangées de sièges. Pire, les intrus étaient armés de gourdins parfois cloutés, d’objets tranchants et certains ont attaqué ouvertement le pasteur et ses assistants en leur lançant toute sorte de projectiles dont des morceaux de brique. Ils ont même lancé des chaises sur les victimes”, relate un membre du bureau de cette église. Une adolescente figure parmi la liste des personnes blessées au cours de cet assaut mené par ce groupe d’excités. Elle a reçu une chaise lancée à toute volée au cours du chaos, mais s’en était miraculeusement tirée d’affaire.
A un moment donné, ce fut l’escalade ! L’assistance présente sur place a cherché à répliquer à l’agression des intrus. Il y eut un échange de tirs de projectiles, poussant ainsi à l’intervention d’une équipe de la Police stationnée dans le secteur. “A l’intervention des Forces de l’ordre, les assaillants se sont rapidement retirés de l’endroit”, explique une autre paroissienne. Mais la Police n’était pas restée non plus longtemps sur place, le préfet ayant donné l’ordre à ce qu’elle se retire de l’enceinte de cette église, au grand dam des fidèles, qui ont vivement souhaité sa présence, de crainte d’une nouvelle agression. Vers 17h où nous nous rendions sur place, un calme plat semblait régner à l’endroit tandis que de petits groupes de paroissiens ont été observés, par- ci ou par-là, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du vaste temple. D’après notre interlocutrice, une volonté chez l’évangéliste à l’instigation de ce mouvement de contestation, particulièrement violent pour chercher à se hisser à la direction de ladite église, serait à l’origine des troubles de dimanche après- midi dernier. “L’évangéliste en cause, qui est vice-président de l’église, et ses partisans réclament le droit de siéger au sommet après la disparition du pasteur de l’église en mars dernier”, précise-t-elle. Or, le statut interne ne l’autorise pas à accéder à ce poste car il faudra notamment un suffrage et obtenir la majorité des voix pour l’atteindre.
Franck R.