Publié dans Société

Vol de matériels du projet présidentiel - Le receleur curieusement libre

Publié le vendredi, 04 mars 2022

Après deux jours d’audition des dix suspects dans l’affaire concernant le vol de plus de six tonnes de granules de caoutchouc au Parquet du tribunal de 1ère instance d’Anosy, le résultat de leur déferrement a été finalement communiqué, hier. Ce matériel est prévu à la construction de terrains synthétiques à la fois à Moramanga et à Ambatondrazaka, dans le cadre justement d’un projet présidentiel.

Mais à la surprise générale, découlant du déferrement, le prénommé J., présumé acheteur et receleur dans l’affaire figure parmi les sept accusés ayant bénéficié d’un traitement plus atténuant car placés sous contrôle judiciaire, c’est-à-dire libres, du moins provisoirement. « Seulement, les sept concernés doivent se présenter systématiquement au juge d’instruction, cabinet n°6, tous les lundis », explique davantage le commandant de compagnie de Gendarmerie Imerina centrale et non moins artisan de ce vaste coup de filet, en l’occurrence le capitaine Safidiniavo Toky Andriambeloniaina. Mais revoyons à la loupe le cas de J., le receleur supposé lequel la mise en liberté provisoire ne cesse de susciter à la fois l’étonnement général et la curiosité. Car ce n’est pas les preuves à charge qui manquent. Tout d’abord, une partie du matériel détourné, soit les 2,45 tonnes de ces granulés ont été bel et bien trouvés chez le concerné, lors d’une récente perquisition de sa maison par les gendarmes à Ambohitrimanjaka. De plus, il a affirmé avoir acheté les matériels en question à hauteur de 600 000 ariary la tonne avec un frais de transport de 300 000 ariary, du moins pour leur transit jusque dans la Capitale. Il a également reconnu son ambition de vouloir construire un terrain synthétique à Ambohitrimanjaka, au cours de son interrogatoire. De fait, l’on ne peut donc s’empêcher de s’interroger pourquoi le concerné n’a été nullement inquiété alors qu’il s’agit d’un crime flagrant associé à une complicité de vol, constate un observateur. Enfin, il est clair que c’est J. qui a fait la commande des granules, sans présentation d’aucune facture d’achat. 

A l’instar de J. bien sûr, les deux autres accusés -ayant été placés sous contrôle judiciaire- sont les conducteurs des véhicules fourgons servant au transport des objets volés. Enfin, les quatre restant sont à la fois composés des employés de l’entreprise Fanomezana, des manutentionnaires mais aussi des gardiens du terrain à Ambatondrazaka.

Trois accusés condamnés

 En attendant, ce sont trois autres accusés sur les dix impliqués qui paient les pots cassés. A l’issue du déferrement d’hier, les premiers ont été alors placés sous mandat de dépôt à Antanimora. Il s’agit respectivement d’un ingénieur de chantier de 52 ans du terrain d’Ambatondrazaka où 4 tonnes de granulés de caoutchouc ont été volées, mais aussi d’un chef de chantier du terrain de Moramanga où 2, 45 tonnes ont été saisies par la Gendarmerie. Enfin, d’un démarcheur et convoyeur de granules de caoutchouc volés. 

Comme nous l’avons rapporté plus haut, une partie de ces granules ont été donc volés au « Kianja manara-penitra » ou stade de Moramanga.

 Là, c’est le chef de chantier en cause qui est taxé d’avoir fait évacuer clandestinement de ce stade tous ces matériels en question. Et c’était également dans ces circonstances que l’un des suspects potentiels, un homme de 40 ans domicilié à Mandialaza-Ankadifotsy, fut arrêté à Manjakandriana lors de la tentative de la bande d’acheminer les granulés de caoutchouc volés vers la Capitale, le 1er mars dernier. L’homme est également soupçonné d’avoir commandité les deux convoyeurs impliqués dans l’affaire.

Dans la distribution des rôles, c’est le chef de chantier du stade « manara-penitra » de Moramanga qui a bénéficié de la complicité de l’ingénieur de chantier du stade d’Ambatondrazaka. Grosso modo, ces derniers, qui travaillent au sein de la société Fanomezana, qui auraient tout orchestré. Enfin, un autre larron a été interpellé alors qu’il était sur le chemin le conduisant à Antananarivo, via Toamasina, et ce, grâce à un avis de recherche émis par la compagnie d’Imerina centrale et surtout un échange de renseignements avec celle de Toamasina.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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