In fine, il a décidé que la variole du singe représente une urgence sanitaire mondiale. Utilisée dans des situations « graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues », cette qualification est définie comme un « évènement extraordinaire » dont la propagation constitue un « risque pour la santé publique dans d'autres Etats » et pouvant nécessiter « une action internationale coordonnée ».
En effet, après avoir été identifiée pour la première fois en dehors des pays africains, notamment le 6 mai 2022 au Royaume-Uni, la variole de singe a touché, jusqu'à vendredi dernier, plus de 16.836 personnes dans 74 pays à la date du 22 juillet dernier, selon le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). « Le risque dans le monde est relativement modéré, à part l'Europe où il est élevé. Cette flambée de contaminations est concentrée parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples, ce qui veut dire qu'elle peut être stoppée avec de bonnes stratégies dans le bon groupe. Il est essentiel que tous les pays travaillent étroitement avec les communautés d'hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes », a rapporté le directeur général de l'OMS au cours d'une conférence de presse, samedi dernier.
Pour y remédier, l'OMS recommande de vacciner les personnes les plus à risque ainsi que les personnels de santé susceptibles d'être confrontés à la maladie. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a déjà déclaré vendredi dernier avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine. Il s'agit du vaccin Imvanex, produit par la société danoise Bavarian Nordic, approuvé dans l'Union européenne (UE) depuis 2013 pour la prévention de la variole.
Notons que cette maladie est provoquée par le virus de l'orthopoxvirose simienne, une zoonose virale. C'est un virus qui peut être transmis à l'être humain par les animaux, mais peut également se transmettre d'une personne à une autre. Et les symptômes classiques se caractérisent par la fièvre, maux de tête intenses, douleurs musculaires, douleurs dorsales, fatigue, gonflement des ganglions lymphatiques, éruption cutanée ou lésions. En général, les symptômes disparaissent spontanément au bout de deux à quatre semaines sans traitement. Toutefois, les nouveau-nés, les enfants et les personnes atteintes d'un déficit immunitaire sous-jacent, courent le risque de développer des symptômes plus graves de la maladie et d'en mourir.
Recueillis par K.R.