Publié dans Société

Métier d’enseignant - « Nous devons dépasser les simples remerciements à la profession »

Publié le mardi, 04 octobre 2022

Le métier d’enseignant n’a cessé de régresser à Madagascar, entrainant la médiocrité de la qualité de l’éducation. Actuellement, un maître d’école ne veut plus rien dire si autrefois, il représentait la connaissance et était porteur de développement pour tout un village. Juges, policiers, militaires sont les métiers mis en avant alors que ces fonctions sont superflues avec une éducation de base solide prônant la discipline et le respect de la propriété d’autrui. 

 

Un simple merci n’est plus suffisant. Durant le sommet de l’éducation qui s’est tenu dernièrement à New York (Etats-Unis), il a été dit qu’« il faut faire confiance et soutenir les enseignants pour que l’enseignement public de qualité devienne une réalité pour tous les élèves ». Mais cela devrait se traduire en actes au sein des différents pays et impacter directement les enseignants et non profiter, une fois de plus, aux politiques. « Pour réellement célébrer la Journée mondiale des enseignantes et enseignants, nous devons dépasser les simples remerciements à la profession. Nous devons investir dans des systèmes d’enseignement public de qualité. Nous appelons les Gouvernements partout dans le monde à investir dans les enseignantes et enseignants, à garantir les droits du travail et les bonnes conditions de travail », a indiqué le secrétaire général de l’International Education, David Edwards. 

Depuis des années, la stratégie des maîtres FRAM est devenue comme la norme. Les caisses sont vides et la rémunération des professeurs par les parents d’élèves eux-mêmes a été choisie pour remédier à ce problème. Au début, l’initiative était louable dans un désir de donner les meilleurs aux enfants qui n’ont pas d’enseignants dans les zones reculées et loin de tout. Mais cela a finalement conduit à la situation actuelle puisque cette solution a été choisie comme la base même de notre système éducatif, en allant jusqu’au recrutement de ces maîtres Fram en tant que fonctionnaires de l’Etat alors qu’ils étaient prévus pour combler momentanément un vide dans l’éducation. 

La situation s’explique aussi par le fait que les sortants des écoles normales et des centres de formation n’arrivent pas à s’occuper de toutes les écoles du pays. Les maîtres FRAM dans les localités enclavées n’ont jamais eu accès à des formations adéquates. Ce sont les mêmes têtes qui reçoivent les formations et que celles-ci s’arrêtent pour la plupart au niveau des Districts. Il est logique que les résultats des examens officiels stagnent chaque année car c’est au niveau même des apports qualitatifs que l’on ne constate aucune amélioration. Certes, ces apports baissent ou gagnent un peu en pourcentage, mais il n’y a jamais eu un grand bond en avant.

Il faut donc aller jusque dans les méandres de l’éducation, partir dans la cambrousse à la rencontre des « véritables enseignants de base ». Ce n’est pas la volonté qui manque, ni la motivation. Comment peut-on dire que ces gens-là sont des fainéants alors que la majorité d’entre eux passent leur vie à transmettre le peu qu’ils possèdent ? Ils ont juste besoin qu’on les aide dans leur tâche en leur prodiguant les formations nécessaires, mais aussi leur dû au niveau pécuniaire. Avec l’inscription des salaires des enseignants au budget général, qui dérange beaucoup de gens d’ailleurs, ils peuvent au moins subir des retards réguliers dans la perception de leur salaire. Cela reste quand même insuffisant. Il faut aussi que les équipements, les matériels et les livres arrivent à bon port et ne fassent plus l’objet de détournement, un art dans lequel on excelle.

Nikki Razafy

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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