Publié dans Société

Chasse et consommation de lémuriens - Un homme pris en flagrant délit à Maroantsetra

Publié le lundi, 13 mars 2023

« Toutes les espèces de lémuriens sont des " animaux protégés " et bénéficient d’une protection absolue sur le territoire malagasy. La chasse, la capture, la détention et la consommation des lémuriens sont interdites par la loi ». Le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) le rappelle dans un récent communiqué. Ceci fait suite à l’arrestation d’un chasseur de lémuriens à Maroantsetra, la semaine dernière. « Des sources auprès de la communauté locale nous ont informés des activités de chasse effectuées par un homme à Manambolo, le 7 mars dernier. Le chausseur serait muni d’une arme à feu en quittant le village très tôt. Il y est revenu avec un sac suspect, vers 17h 30. Toutefois, nous n’avons pas pu le surprendre que le lendemain, vu que Manambolo se trouve encore loin de Maroantsetra, accessible seulement en traversant la rivière en canoë », relate Marino Joseph Ramiandrisoa, agent de contrôle forestier auprès du cantonnement de l’environnement et des forêts de Maroantsetra.

« Nous nous sommes rendus sur place le 8 mars vers 5h du matin. L’homme en question était pris en flagrant délit, avec de la viande de lémuriens déjà cuite. On a quand même pu identifier qu’il s’agit bien d’un lémurien. Il a été aussitôt arrêté et a avoué le fait lors de l’enquête auprès de la Gendarmerie. Son arme a également été mise en dépôt. Après son déferrement au Parquet, le 10 mars dernier, le suspect est placé sous contrôle judiciaire », ajoute notre source locale. Son procès se tiendra le 31 mars prochain, selon les informations recueillies.

Des pièges auprès des aires protégées

L’homme, d’une quarantaine d’année, arrêté à Maroantsetra la semaine dernière, serait un adepte de chasse aux lémuriens, selon les informations recueillies par les patrouilleurs. Ces derniers ne disposent pourtant pas de preuves pour le confirmer. Le suspect étant le premier pris en flagrant délit de consommation auprès de ce cantonnement. « Lors de nos patrouilles forestières, nous trouvons souvent des pièges à lémuriens auprès des aires protégées, sans aucun animal saisi. D’un autre côté, certains ménages détiennent des lémuriens chez eux comme animaux domestiques. Dans ce cas, nous reprenons ces espèces protégées et les ramènent dans la forêt », confie notre source. 

Ce cas à Maroantsetra n’est pas isolé. Deux personnes ont été arrêtées à Antalaha, en septembre 2016, après avoir chassé et tué une dizaine de lémuriens transportés dans deux sacs. Certains d’entre les « Akomba » ont été déjà grillés, prêts à être consommés. Ces espèces auraient été chassées dans l’aire protégée d’Ampisikina, Région de SAVA.  En 2014, le rapport de Conservation international a aussi alerté les autorités compétentes sur la vente de l’indri entre 10.000 et 20.000 ariary, selon sa taille. Un plat préparé se vendait à 5.000 ariary, tandis que la vente à domicile a été négociée entre 8.000 et 10 000 ariary. 

Pour sa part, le MEDD rappelle que le commerce des lémuriens est interdit et leur exportation n’est autorisée qu’à des fins exclusivement scientifiques. De plus, la possession, l’achat, l’acquisition à des fins commerciales, l’utilisation dans un but lucratif, le transport des lémuriens qui sont classés en annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction (CITES) sont sanctionnés d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 10 à 50 millions d’ariary. Aussi, le ministère de tutelle encourage le public à dénoncer toutes infractions y afférentes auprès des autorités concernées.

 

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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