Publié dans Société

Avortement sécurisé - L’accès aux soins reste un privilège

Publié le lundi, 30 septembre 2024

La situation stagne. L’accès à des soins d’avortement sécurisé reste un privilège à Madagascar. En fait, l’avortement reste une pratique courante dans la société malagasy, malgré le fait qu’il est strictement interdit par la loi. L’interruption clandestine de grossesse est pratiquée avec des méthodes abortives et non sécurisées, selon les résultats de l’investigation d’un journaliste. Seules quelques femmes peuvent survivre, avec l’accès aux soins sécurisés, à des informations et à des médecins compétents. Ces derniers œuvrent clandestinement dans les cliniques et centres de santé. Les femmes y viennent secrètement et payent une somme conséquente, allant jusqu’à 500.000 ariary, pour bénéficier des soins adéquats. Pour celles qui n’ont pas les moyens, elles peuvent être mutilées ou charcutées par des charlatans et peuvent mourir des suites d’un avortement non sécurisé.

 

Chaque année, des milliers de femmes à Madagascar sont contraintes d’avoir recours à des pratiques d’avortement clandestines et dangereuses, mettant gravement en péril leur santé, leur bien-être, et souvent même leur vie, selon les informations recueillies auprès du mouvement « Nifin’Akanga ». Celui-ci poursuit son combat pour un accès sécurisé à l'avortement à Madagascar, malgré les obstacles. « (…) Ce qui a changé, c’est que l’avortement n’est plus un sujet tabou, on en parle. Mais les conditions dans lesquelles les femmes avortent n’ont pas changé, tout comme les risques encourus », avance Kemba Ranavela, membre dudit mouvement.

Enième relance auprès du Parlement

Mise dans le tiroir pendant quelques années. La proposition de loi portant sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) sera relancée durant la prochaine session parlementaire, au mois d’octobre prochain. C’est du moins le souhait des associations et activistes, après 3 refus auprès de l’Assemblée nationale, en octobre 2022 ainsi qu’en mai et octobre 2023. « Cette proposition de loi a été élaborée avec beaucoup d’acteurs. Il s’agit d’un résultat d’une longue consultation depuis des années. Nous espérons au moins que les parlementaires auront des discussions à ce sujet (…) », fait part Mbolatiana Raveloarimisa, activiste.

Une fois encore, le mouvement « Nifin’Akanga » appelle les responsables politiques, en particulier les membres du Parlement et les membres du Gouvernement, à examiner de manière sérieuse ladite proposition de loi portant sur l’ITG, dans le but de se conformer aux recommandations des organismes internationaux de santé tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore le Protocole de Maputo. Ils reconnaissent que l'accès à un avortement sécurisé est un pilier fondamental de la santé publique et des droits humains. En adoptant cette loi, Madagascar pourra non seulement sauver des vies, mais aussi offrir aux femmes malagasy le droit de préserver leur santé et leur vie...

Recueillis par P.R.

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Editorial

  • Ouragan
    Entre le Népal et la France, en passant par Israël / Gaza, des rafales de vents violents de la taille des ouragans pouvant atteindre une vitesse de destruction jusqu’à 200 km/h rasent tout sur leur passage. Au Népal, la population, estimée à 30 millions d’habitants, n’en pouvait plus. L’économie népalaise, essentiellement ancrée dans le monde agricole, se sent à l’étroit. Elle dépend globalement de la diaspora travaillant en Inde ou ailleurs pour une main-d’œuvre fragile et vulnérable. Parmi les pays les plus pauvres d’Asie, le Népal ne dispose pas des perspectives d’avenir notamment pour les jeunes. La jeunesse népalaise, lasse de subir les défaillances du système politique et économique corrompu du pays et largement dominé par les voisins géants, l’Inde et la Chine, bravait les restrictions imposées par le Gouvernement. Le vase débordait lorsque les dirigeants népalais ont bloqué les connexions des réseaux sociaux dont entre autres les 26 d’entre…

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