Publié dans Culture

Bibliothèque nationale - « Le livre n’est plus un produit de luxe »

Publié le vendredi, 15 juillet 2022


La Bibliothèque nationale de Madagascar (BNM) fait le plein de livres et de lecteurs. Cet établissement public existait depuis 1958. A une époque, la plupart des gens l'ont juste considérée comme un simple lieu de grand stockage des œuvres littéraires ou encore seulement un endroit hanté par des livres. A la fin de l’année 2019, depuis que le ministère de la Communication et de la Culture (MCC) a pris les lieux sous ses ailes, il a apporté de nombreuses innovations afin d’attirer les visiteurs, inciter en particulier les jeunes à retrouver l'amour de la lecture et à acquérir plus de connaissances en passant à la Bibliothèque nationale.
Pour ce faire, le MCC a apporté un grand changement au sein des lieux. Citons entre autres la rénovation des infrastructures du bâtiment et l'équipement de la bibliothèque. « Le manque de salles de lecture était également l’une des raisons pour lesquelles les gens étaient réticents à venir ici. Au début, la bibliothèque ne disposait qu’une seule pièce pour la lecture. Maintenant, nous disposons de 5 salles de lecture, entre autres l’espace "enfant", la salle d’étude, un espace de lecture publique avec 100 places libres. A cela s’ajoute l’espace "jeunesse" où des bandes dessinés et des albums photos resteront disponibles », explique Njaka Raonison, directeur de la Bibliothèque nationale.
L’introduction de nouvelles technologies comme Internet et la numérisation de divers livres et documents, conformément à l'ère de la mondialisation et des normes internationales, ne sont pas en reste. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont également été menées pour inciter les Malagasy à lire des livres. Ainsi, il n’y a rien d’étonnant si le taux de fréquentation de la bibliothèque a augmenté. « Au cours des sept derniers mois, le nombre de personnes ayant visité la Bibliothèque nationale a connu une augmentation. C’est le résultat des efforts et des innovations apportés par le ministère et toute l'équipe de la bibliothèque. Alors qu'avant, il n’y avait que 100 à 120 visiteurs par jour. Actuellement, on enregistre entre 750 et 1.000 personnes réparties dans chaque espace de lecture avec les autres animations culturelles qui ont lieu tous les jours. On peut dire que les efforts entrepris ont porté leurs fruits puisque nous avons lancé le défi de donner à la Bibliothèque nationale de Madagascar la vraie place qu’elle mérite, notamment un endroit connu de tous pour puiser du savoir, approfondir des connaissances, déployer des pensées, se divertir, bref un endroit digne de son nom de Bibliothèque nationale », s’exclame le directeur.
Adhésion
Les responsables au sein de la BNM ne cessent de continuer à promouvoir la lecture à Madagascar. Et pour mieux faire connaître les richesses au sein de ce bâtiment, ils sollicitent chacun à devenir membres du club de lecture. En adhérant à la BNM, chaque membre contribue aux missions de préserver et enrichir le patrimoine de la Bibliothèque nationale. « Il faut en profiter, surtout en cette période de grandes vacances. En tant qu’adhérent, vous bénéficiez d'un certain nombre de privilèges, à savoir la découverte des trésors de la BNM et de ses différents départements en présence des conservateurs et des auteurs, de nombreuses invitations à des différentes sortes d’animations culturelles autour de la lecture. Quant aux adultes, ils peuvent se distraire à travers les romans et les livres de documentaire », encourage le directeur. En outre, la BNM reste ouverte à tous. Les visiteurs peuvent y accéder, munis simplement d’une carte d’étudiant ou d’une carte d’identité nationale. A mentionner que la BNM dispose plus de 500.000 documents actuellement, y compris des livres, des documents musicaux et numériques. Au point de dire qu’aujourd’hui, il n’est plus valable d’affirmer qu’un livre reste un produit de luxe. Sans oublier que par le biais du projet Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC), sous l’initiative des organismes internationaux (OIF,…) ou des ambassades étrangères, la BNM dispose de 27 bibliothèques de brousse éparpillées dans tout la Grande Ile. Des bibliothèques destinées, en principe, à permettre à la population vivant en milieu rural et semi-urbain dans tout le pays d’avoir accès aux livres et à des activités socioculturelles.

« Ndao hamaky boky »
Dans l’objectif de contribuer à la promotion de la lecture locale, mais surtout d’encourager et même jusqu’à pousser les Malagasy à aimer la lecture, le ministère a lancé depuis 2020 l’évènement « Ndao hamaky boky ». Une initiative fort louable où l’on peut s’adonner à la lecture même si on n’a pas la possibilité de se rendre à la bibliothèque. Il s’agit d’un système d’approche pour les jeunes. Ainsi, avec le projet « Ndao hamaky boky », il ne s’agit plus de mettre en place des bibliothèques immobiles ou des librairies, mais de faire en sorte que les jeunes aient envie de lire les livres déjà présents. Depuis sa création, bon nombre de Régions, Communes et Districts ont pu profiter de cet évènement. Un projet qui vise à raviver l’amour de la lecture chez les enfants et les jeunes. A mentionner qu’il existe également d’autres projets, notamment « Ndao hamaky boky an-tsekoly » et « Ndao hamaky boky any amin’ny biraom-panjakana ». Bref, c’est une invitation à partager le plaisir de la lecture, une sorte de bibliothèque mobile qui dispose d'une grande variété de livres.
Grace aux efforts du ministère mais également ceux de l’équipe au sein de la Bibliothèque National, le développement spectaculaire de la technologie et des supports d’enregistrement numériques, de même que l’importance acquise par Internet comme canal de diffusion ne sont plus à craindre. On peut même dire que la bibliothèque est aujourd’hui devenue en concurrence directe avec ce nouveau vecteur, et particulièrement attractif, de diffusion des œuvres et produits culturels. Depuis cette année, l’enquête effectuée par un bibliothécaire montre que le nombre de Malagasy - surtout les étudiants - qui fréquentent les bibliothèques publiques a continué de progresser, parallèlement à la croissance des offres actuelles sur Internet ou les réseaux sociaux.
Numérisation des ouvrages
On a beau dire que les écrits restent. Cependant, la consultation de certains livres est actuellement très limitée du fait de leur ancienneté et de leur fragilité. Afin d’éviter la perte de ces documents, parfois uniques, la numérisation est la seule solution pour éviter leur disparition. Avec ce travail de numérisation, ces collections sont sécurisées. Justement, dans le but de préserver et de valoriser par le numérique les collections de la BNM, le MCC - en collaboration avec l’ambassade de France à Madagascar - ont mis en place un projet de numérisation. A cet effet, les partenaires de la Bibliothèque nationale ont mis à disposition du public une bibliothèque virtuelle qui intègre des milliers d’ouvrages et des supports électroniques sur l’Histoire de Madagascar et d’autres sujets aussi intéressants. Récemment, l’ambassade de France à Madagascar a principalement offert des abonnements à la Culturethèque. Près de 230.000 documents en ligne dont des magazines, auto-formations, livres « jeunesse » y sont intégrés. Avec une dizaine de postes d’ordinateur, postes d’écoute et tablettes donnant accès à des albums numériques avec plus de  600 photos intégrées évoquant des thèmes portant sur l’Histoire, des paysages, portraits et autres, les visiteurs auront également droit à un large choix proposé par les bibliothèques étrangères. Des journaux officiels y sont aussi exposés. Et tout cela est gratuit !
Sitraka Rakotobe


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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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