Si on se réfère au nombre de personnes à Mahamasina ou encore à Ambohidrabiby lors de la célébration du Nouvel An malagasy, l’on peut affirmer que cette fête commence à gagner en popularité. En effet, lors du réveillon, la nuit du 21 mars et le 22 mars, journée du « Taom-baovao Malagasy », bon nombre de passionnés de la tradition se sont empressés de rejoindre cette grande fête cette année. D’ailleurs, chaque dynastie de la Grande île avait organisé une fête pour marquer ce grand jour. Même si pendant un certain temps les citoyens malagasy se sont habitués à voir les natifs d’Ambohidrabiby la célébrer tous les ans du côté de la ville d’Antananarivo. Une grande cérémonie s’est aussi déroulée au centre-ville plus précisément à Mahamasina pour accueillir le Nouvel An malagasy en grande pompe, hier. Comme à l’accoutumée, les deux jours de fête ont été animés par des danses au son de la musique d’artistes de renom, divers jeux, la retraite aux lampions, le grand kabary et de la viande de zébu à profusion. Comme chaque année de Nouvel An, l’audience s’est réunie autour du «vary amin-dronono tondrahina tantely », une tradition unique qui ne s’oublie pas durant la cérémonie où le riz s’accompagne de lait et de miel. A noter que le maire d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina, et quelques nobles et dynasties d’autres régions et provinces sont venus célébrer cette fête avec lors du réveillon ou le fameux « Tsy mandrimandry ». La nuit du réveillon s’est terminée par des feux d’artifice.
Adversité
Comme le veut la coutume, le nouvel An est l’occasion pour les Malagasy de se réconcilier et de se saluer entre les générations. Un geste qui devra se faire une fois tous les ans. Cependant, avec l’adhésion au christianisme, la mondialisation et les nouvelles technologies, cette cérémonie traditionnelle est presque tombée dans la désuétude, sans pour autant disparaître complètement. A preuve, cette année, de nombreuses familles ont honoré la pratique. Si lors des précédentes célébrations, seuls quelques milliers voire des centaines de personnes assistaient à la cérémonie dans une ambiance bon enfant pour regarder les rituels et les coutumes, surtout sur la colline sacrée d’Ambohidrabiby. Cependant, ce jour de fête n’a pas été déclaré férié. Espérons que dans les jours et années à venir, le « Taom-Baovao malagasy » se fêtera comme il se doit pour vraiment marquer en grande pompe tel que le Nouvel An du calendrier Grégorien.
Sitraka Rakotobe