Delacre : Récemment, le 8 décembre dernier, le rock malagasy venait de perdre un chanteur, auteur-compositeur, un père de famille et ami, Jean de la Croix Randriamiarana, alias Delacre, lead vocalist du groupe Black Jack’s. Il a rendu l’âme à 72 ans. Tout le monde connaissait le tube « Mba tandremo kely lesy ». Même la génération d’aujourd’hui connait par cœur le refrain de cette chanson dès qu’elle passe à la radio. Un homme à lunettes noires, vêtu d’un blouson noir en cuir, Delacre se donnait l’image d’un gentil rocker à la voix grave. En 2015, lors d’une interview dans une station privée, le chanteur avait déclaré qu’il n’avait aucune intention de chercher la célébrité ou de s’enrichir dans cette profession artistique. Son but était tout simplement de partager sa musique. Il a démarré sa carrière musicale en 1976. Durant un demi de siècle de carrière artistique, il a marqué toute une génération, surtout celle des années 80 avec des tubes en série où tout est dans les paroles enrobées d’un arrangement unique en son genre.
Cheffe Mariette Andrianjaka : Une femme qui a consacré sa vie à l’art culinaire malagasy. Icône de la cuisine traditionnelle et de la grande cuisine, Mariette Andrianjaka, toujours prête à poser avec sa veste et sa toque de cuisinière, s’est éteinte le 27 novembre, ont annoncé ses proches. Les débuts de Mariette Andrianjaka furent dans les années 60. Sous la Première République, elle fut la concessionnaire de tous les buffets du Chemin de fer malagasy. La cheffe a porté haut les couleurs du pays et de la gastronomie nationale sur les plus grandes tables du monde, laissant derrière elle un héritage culinaire remarquable. Elle a obtenu de nombreux prix et distinctions, tout aussi prestigieux les uns que les autres. Elle demeure la seule femme à être couronnée du titre de Commandeur des Cordons Bleus de France, Connétable des Chevaliers de Provence, disciple d’Auguste Escoffier, membre de la Confrérie des Grandes Toques, membre de la Confrérie de la Marmite d’Or, ambassadrice de la cuisine royale malagasy. Une perte immense pour le monde des chefs cuisiniers, mais aussi pour tous les amoureux de la gastronomie locale. Sur les réseaux sociaux, les hommages se multipliaient à grande vitesse. Le monde de la restauration pleure ce modèle qu’est Mariette Andrianjaka, et salue son talent dans des messages partagés publiquement. Elle n’est plus de ce monde, mais Mariette Andrianjaka reste éternelle, et son nom est gravé dans le marbre de la gastronomie malagasy.
Ninie Doniah : La nouvelle a chaviré tous les fans de la musique « salegy » et la population de Nosy Be. Le 19 novembre dernier, la chanteuse Bezara Eliane Virgine, interprète du tube « Malilo », connue sous le nom de scène Ninie Doniah, a été emportée par le sommeil éternel à l’âge de 56 ans. La meilleure, l’icône, une grande voix originaire du nord de la Grande île, talentueuse et aimée des mélomanes, est décédée à la suite d’un cancer du pancréas. Sa maladie a eu raison d’elle. A titre de rappel, Ninie Doniah est une chanteuse et compositrice, adepte du rythme « salegy ». Née le 15 août 1967, elle est originaire du nord de Madagascar, dans la ville de Nosy Be. Elle descend d’une famille de musiciens. Elle a fait son entrée dans l’industrie musicale au milieu des années 90. Cette chanteuse a porté haut le flambeau du « salegy » durant 28 ans. Ninie Doniah a laissé derrière elle un héritage culturel riche et inoubliable. Sa musique, empreinte de messages poignants et éducatifs, a su valoriser le patrimoine culturel malagasy.
Ndrematoa : Dessinateur et bédéiste, Dieudonné Rakotonomenjanahary, alias Ndrematoa, auteur du livre « La porte du Sud » ou encore « Tanà Blues », est décédé le 11 novembre dernier à l’âge de 67 ans. Une disparition qui a suscité une onde de choc dans le milieu de la bande dessinée malagasy, dont il avait inspiré la moitié des jeunes générations. Ses œuvres touchantes passées à la postérité de son vivant, vont continuer longtemps à émerveiller les fans. Depuis son enfance, cet artiste connaissait déjà ce qu’il voudrait faire plus tard, comme s’il était né avec un crayon à la main. Ndrematoa a très tôt commencé à croquer ses contemporains. Né à Antananarivo le 16 octobre 1956, c’est à l’âge de six ans qu’il commençait à dessiner avec un morceau de charbon. Autodidacte jusque dans l’invention de sa technique, il traçait les silhouettes à partir des ombres avant de compléter les dessins qu’il réalisait. A force de travailler sans avoir suivi une formation classique, il est devenu professionnel en 1978. Il a publié différentes bandes dessinées au début des années 80. En 1984, il proposait trois planches au Concours organisé par le CCAC (actuel IFM) et remportait le premier prix du Festival de la BD avec « Cap sur l’île Bourbon ».
Abel Ratsimba : Ratsimba Rakotomanga Abel, connu de tous sous le nom de scène d’Abel Ratsimba, vient de quitter définitivement la scène. Ce grand chanteur, célèbre chanteur de « Kalon’ny fahiny », surnommé le crooner, idole des jeunes, est décédé le samedi 21 octobre dans la Capitale. Une triste nouvelle qui a été annoncée quelques minutes après sa disparition. Le chanteur Abel Ratsimba a poussé son dernier souffle à l’Hôpital militaire de Soavinandriana. Il a rendu l’âme à l’âge de 87 ans. Abel Ratsimba était considéré parmi les grands auteurs et interprètes, une grande voix, voire la dernière grande voix des « Kalon’ny fahiny ». Un artiste qui a consacré sa vie à concevoir des trésors musicaux à travers les paroles de ses chansons. Certes, il s’en est allé mais ses œuvres resteront à jamais gravées sur la sphère de la culture malagasy.
Rapety : Le « Hira gasy » a également perdu un de ses piliers cette année. Rochel Rasamimanana, alias Rapety, un membre du groupe « Sahondrafinina Zanany » depuis 1980 et chanteur de la troupe
« Ramilison Andohavary » en 1969, s’est éteint le dimanche 28 août dernier. Une triste nouvelle que les chanteurs de cette musique traditionnelle avaient du mal à croire. Notons que Rapety n’était pas seulement un fervent chanteur. Il était également le président de l’association « Fikambanan’ny Mpihiragasy eto Madagasikara » (FMGM) et partenaire de scène de Jaojoby durant 20 années. Il lui restait un long chemin à faire pour l’épanouissement de cette musique traditionnelle. Hélas, le destin en a voulu autrement et il n’a pas eu le temps de réaliser jusqu’au bout sa mission.
Lalou Raelison : Une actrice et écrivaine, faisant partie des pionniers des séries télévisés telles que « Osika », « Sipa », appelée aussi Dr Tsoa pour son rôle dans l’une des sagas où elle a joué, s’est éteinte le 24 mars dernier, à la grande tristesse des cinéphiles malagasy. Elle était l’une des actrices les plus aimées des téléspectateurs grâce à son talent et son savoir-faire. Malheureusement, la maladie n’épargne personne, que l’on soit célèbre ou talentueux. Aussi, selon ses camarades de tournage, l’actrice charismatique Lalou été emportée par une maladie qu’elle combattait depuis plusieurs années. Selon les informations, l’artiste a succombé à une insuffisance rénale. Lalou Raelison était une actrice qui faisait partie des célèbres séries « Novegasy » et longs-métrages. Elle a également remporté un prix lors de la cérémonie « Novegasy Awards » de l’année 2022.
Paul Congo : L’historien et narrateur de contes, salué pour son érudition et son enthousiasme à transmettre sa passion, a rendu l’âme le 4 février dernier. Jaoravoana Paul, dit Paul Congo, le passeur d’histoires le plus célèbre de la partie Nord de Madagascar, s’en est allé à l’âge de 71 ans. Paul Congo, c’est d’abord une voix, celle d’un passionné d’histoire qui captive la partie nord de l’île. Né vers 1952 à Takoamanondro du District d’Ambanja, il fut titularisé du titre de « Commandeur de l’Ordre national » et de nombreuses distinctions. Caractérisé par une immense culture et une étonnante curiosité au rapport existant entre mythe et histoire, spécialiste et fin connaisseur des contes sakalava et antakarana, Paul Congo a également beaucoup accompli dans le domaine de la communication et de la culture. Il a surtout été connu pour avoir raconté des histoires à la radio régionale « Radio Varatraza » dans les années 1990-2000. Il est aussi l’un des fondateurs de l’association « Fikambanan’ny Mpikabary Malagasy » (FIMPIMA) de la Province d’Antsiranana et président de ladite association depuis 2007.
Nary : L’un des fondateurs et piliers du fameux groupe « Nary Arthur » a été emporté par le sommeil éternel, le 12 janvier dernier. Le groupe qui s’est formé depuis l’année 1973 a pleuré la disparition de l’auteur-compositeur Nary Guy Rakotofamola, plus connu sous son nom de scène Nary. L’artiste est décédé à l’âge de 70 ans.
Claudine Zafinera : Le 13 mai, l’annonce du décès de Claudine Robert Zafinera, alias Dina, a choqué le milieu artistique malagasy. Claudine Robert Zafinera, chanteuse du groupe Jaojoby mais également l’épouse du roi du rythme « salegy », a définitivement quitté la scène à l’âge de 56 ans. Les fans se souviennent encore du fameux titre « Tsy hirenireny » qu’elle partageait sur scène avec son époux. Notons que Dina n’était pas seulement une mère de famille et l’épouse de Jaojoby. Elle était également la partenaire de scène de ce dernier pendant plusieurs décennies et fondatrice du groupe Saramba.
Si.R
