Les portes du Centre culturel Germano-Malagasy (CGM/GZ) sont restées fermées ces dernières semaines, plongeant dans le silence, comme figées par les tensions qui agitent le centre d’Antananarivo. Expositions annulées, concerts reportés, ateliers en pause : la vie culturelle, déjà fragile, s’est mise entre parenthèses face aux rassemblements et mouvements sociaux perturbant la Capitale. Face à tout cela, le Centre culturel Germano-Malgache (CGM/GZ) refuse de laisser la crise freiner la vitalité artistique qu’il incarne depuis des années. L’institution allemande a choisi une voie innovante pour continuer à soutenir la scène locale : le numérique. C’est ainsi qu’est né le projet « MeinOrt » – « Mon lieu » en allemand – une initiative qui réinvente la manière dont la culture peut s’exprimer et se partager en ces temps incertains. Plutôt que de se résigner à l’immobilisme, le CGM/GZ a décidé de transformer sa page Facebook en une véritable scène virtuelle ouverte à tous les talents. Musiciens, slameurs, danseurs, comédiens ou plasticiens sont invités à soumettre de courtes vidéos, tournées dans leur environnement, que ce soit à domicile, en studio ou dans tout autre espace propice à leur performance. Ces créations, d’une durée comprise entre 15 et 45 minutes, seront diffusées en direct ou en différé sur les réseaux sociaux du Centre, offrant une visibilité immédiate à une audience malagasy et internationale. Au-delà de la simple diffusion, le projet « MeinOrt » propose également un soutien financier pouvant atteindre 1 500 000 ariary, en fonction de la qualité et de l’originalité des propositions. Une véritable bouffée d’air pour les artistes qui peuvent continuer à exprimer leur créativité malgré les contraintes du contexte actuel. En redonnant la parole à la scène locale, le CGM/GZ confirme son rôle de moteur culturel et d’espace de liberté, même à distance. Le numérique devient ainsi un nouvel horizon, un pont entre artistes et publics, permettant à la culture malagasy de rayonner, sans frontières ni limites physiques. Une preuve que face à l’adversité, l’innovation et la solidarité peuvent continuer à faire vibrer le cœur de la création.
Si.R