Publié dans Dossier

Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza - Les animaux vivent dans un environnement déplorable

Publié le dimanche, 14 novembre 2021

En état de délabrement avancé. La situation au sein du Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (PBZT) attriste bon nombre de visiteurs. Ces derniers constatent des espaces mal entretenus voire vagues, ou encore des infrastructures abimées. Cet environnement déplorable semble nuire aux animaux qui y sont élevés, bien que ces espèces arrivent à survivre. Questionnés à ce sujet, les responsables au sein du parc confirment ce fait, en pointant du doigt la vétusté des infrastructures et le manque de moyens pour assurer les entretiens. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a empiré les choses, avec l’absence des partenaires. Le chef du département « faune » accuse également des visiteurs, lesquels détruisent les lieux ou contribuent à la disparition de certaines espèces.

L’on assiste actuellement à une dégradation du milieu où les animaux se développent. La meilleure santé et le confort pour les animaux ne sont pas garantis au niveau du parc animalier de Tsimbazaza. Roger Ramarokoto, chef du département « Faune » du PBZT l’a bien reconnu lors de notre récente visite guidée, le 12 novembre dernier. « Les infrastructures sont anciennes voire vétustes », se désole-t-il. Il suffit d'entrer dans le vivarium, où 14 espèces de reptiles sont exposées pour apercevoir ce mauvais état des lieux. Des vitres cassées, des murs délabrés, des grilles de protection rouillées, des eaux stagnantes résument cet endroit mal entretenu. « Certes, nous nous occupons des petits entretiens tels que le bricolage, la peinture. Toutefois, le déblocage du fonds de réparation et de rénovation  requiert de longues procédures administratives. D’autant plus que ce sont notamment les nourritures des animaux qui représentent les priorités. Dans ce vivarium,  il existe par exemple quatre cases vitrées  à réparer. En attendant donc, nous aménageons à ce que ces cases cassées soient occupées par des reptiles de grande taille pour une refuge sécurisée », a rassuré ce responsable du parc qui est également primatologue.

En outre, les deux seuls bâtiments destinés à héberger les lémuriens nocturnes ne sont plus fonctionnels. Les personnels du parc sont ainsi contraints de réaménager un autre endroit en inversant la lumière en fonction de la longueur du jour et de nuit afin de respecter le ryhtme biologique assez spécifique de ces primates.

C’est également triste de constater que les soigneurs animaliers opèrent sans aucune protection. Etant donné qu'ils doivent s’adapter aux besoins environnementaux de chaque animal, le port d’un casque ou de chaussures de sécurité avec des semelles anti-dérapantes semble le minimum parmi les conditions requises pour éviter les accidents, les petites blessures ou encore les maladies. Vendredi dernier, Abraham, un des leurs, a par exemple nettoyé la case d’un python, sans porter aucun accessoire de protection.

Des cases vides

En visitant le parc de Tsimbazaza, les visiteurs aperçoivent aussi quelques cases vides. D'après Roger Ramarokoto, il existe deux types de cases, c'est-à-dire celle destinée à la présentation et une autre à la mise en quarantaine. 

« Lorsque le parc reçoit des animaux, des études sont effectuées pour qu'ils puissent s'adapter à un tout nouveau milieu. Le temps de réaliser cette analyse et une documentation sur le mode de vie des animaux, ils sont gardés auprès des cases de quarantaine et sont surveillés par les spécialistes. Avec cette attente de transfert dans des cases de présentation, c'est  normal qu'il y ait des vides », a-t-il poursuivi. 

Trois hectares restent non exploités 

Certes, la visite du parc peut durer des heures. Or, ce ne sont pas tous les espaces qui sont maintenant occupés. Les faunes et les flores sont exposées sur un terrain de 4 ha. Cependant, il existe encore 3 ha non exploités qui pourront servir à embellir cette zone touristique de la ville d’Antananarivo. Par contre, ce sont des ordures qui s'y éparpillent, sans parler des étangs marécageux et insalubres, de même que des ruines envahies par les broussailles. « Il existait divers projets de rénovation. Malheureusement, en raison des impacts de la Covid-19, aucune suite n’a été donnée jusqu'à présent concernant ces projets. Entre-temps, avec des partenaires, nous envisageons d'explorer ces zones en produisant localement des nourritures à travers l'agriculture », rassure le chef de département « Faune » au parc de Tsimbazaza.

 

Des espèces n'y sont plus !

Quatre dromadaires sont arrivés au PBZT en 2009. Ils font partie des dons d'animaux par des particuliers ou d'organismes et associations pour le parc de Tsimbazaza, lesquels y constituent environ 30 % des espèces. Mais actuellement, ce parc ne compte plus qu'un jeune dromadaire né en 2011. « Les 4 dromadaires de l'époque sont morts un à un à cause de leur vieillesse. L'espérance de vie de cette espèce étant de 20 ans. Le dernier décès de l'une d'entre eux remonte en 2019 », souligne le chef du département « Faune » auprès du PBZT. Cependant, cette espèce ne dispose d'aucun programme de reproduction ni d'importation en Lybie ou dans d'autres pays arabes. De plus, le parc ne dispose pas encore d'une politique d'élevage.  Quant aux deux autruches que le parc abritait pendant des années, le dernier a été décédé en 2015, suite à un « zoo mobile » organisé par une association partenaire du parc. En fait, les conditions de transport de ce plus grand des oiseaux vivants n'étaient pas convenables, ce qui a provoqué son décès, selon les informations recueillies. Normalement, ladite association devrait remplacer l'oiseau, mais en vain…

Conservés pour servir d'outils pédagogiques

Après le décès d'une espèce animale au parc de Tsimbazaza, sa division « collection de références » se charge du traitement du corps. Ce dernier sert, dans la plupart des cas, d'outils pédagogiques. Ainsi, les ossements de certaines espèces sont récupérés pour des travaux de recherches ou pour les collections muséales. Ils deviennent ensuite des squelettes montées ou des animaux entaillés. Pour d'autres, leurs corps sont conservés dans un genre de chambre froide voire congelée. Certaines espèces sont, quant à elles, conservées dans de l'alcool. Actuellement, plusieurs espèces sans vie sont concernées par la conservation, notamment des lémuriens et des oiseaux.

Par ailleurs, le chef du département « Faune » auprès du PBZT pointe du doigt les agissements de certains visiteurs. « Le décès de l'une des autruches a été causé par le fait que des visiteurs lui ont donné des nourritures inadaptées », se désole notre source. A cela s'ajoute la destruction de nombreuses cases ou encore la dégradation de certains espaces verts, suite à des gestes inappropriés de la part des visiteurs. Pour y remédier, le parc envisage de renforcer la sécurisation des lieux…

 

Des milliers d'animaux recensés

Le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (PBZT) compte 1 150 individus de lémuriens issus de 15 espèces, dont un « Sifaka » récemment rapporté en tant que don. A cela s'ajoutent les 21 individus de mammifères, dont deux nouvelles espèces sur les 9 recensées. D'un autre côté, le PBZT enregistre 80 individus de reptiles, composés de tortues, caméléons, serpents boa, etc. 5 parmi les 20 espèces y afférentes viennent d'arriver cette année. Quant aux 82 individus d'oiseaux, deux espèces parmi les 20 existantes ont été obtenues suite à des transferts avec d'autres parcs. Par ailleurs, le parc assure l'élevage de 163 individus de souris et rats ainsi que d'autres insectes, lesquels servent de nourritures supplémentaires pour les milliers d'animaux recensés. En moyenne, le parc dépense 800 000 à 900 000 ariary par jour pour l'achat de nourritures pour ces animaux. L'approvisionnement, notamment de viandes, légumes et fruits, se fait quatre fois dans la semaine. 

 Quatre axes d'activité

Les activités du PBZT se concentrent sur quatre axes, à savoir la recherche, la conservation,  la récréation et l'éducation  environnementale. Les raisons d'être de ce parc consistent non seulement à la constitution et l'entretien de collections vivantes et mortes, mais également à la conservation et la sauvegarde du patrimoine national. A cela s'ajoutent l'éducation et l'information du grand public. Malheureusement, durant cette période de la Covid-19, les classes vertes ou la participation à la formation des enseignants ont été suspendues. Cependant, cette éducation du public à la conservation environnementale permet l'utilisation de la nature au bénéfice de chaque espèce naturelle. Il faut savoir que le PBZT est également un Centre national de recherche pour la conservation et la multiplication des espèces menacées et celles en voie de disparition. Et  ce qui attire les visiteurs, ce sont les animaux. Notons que chaque département mobilise des chercheurs, curateurs et techniciens animaliers, sans parler des personnels administratifs.

Dossier réalisé par Patricia Ramavonirina et Kanto Rajaonarivony

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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