La dégradation de l’environnement impacte sur l’écosystème marin. Comme preuve, plus de 250 tonnes de boues se déversent chaque année à la mer, selon les estimations. Aucun bateau ne peut plus accéder Marovoay à cause desdites boues qui engorgent la baie de Bombetoke, emportées par la rivière de Betsiboka du côté de Boanamaro. Outre leur entassement progressif, d’autres pressions pèsent sur l’écosystème marin, notamment à cause de la dégradation des mangroves. Ces dernières restent pourtant une source d’aliments et un abri pour certaines populations marines, un endroit de reproduction pour d’autres. Elles retiennent plusieurs éléments depuis la surface. De plus, les mangroves contribuent à la lutte contre le changement climatique puisqu’elles retiennent 2 à 3 fois plus de carbone que les arbres. Ainsi, leur dégradation constitue une menace permanente, à en croire le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD).
D’un autre côté, des centaines d’hectares de rizières ne sont plus cultivables dans le croisement des rivières de Betsiboka et d’Ikopa à cause de la chute d’une montagne. C’est une grande perte pour le pays, avec la baisse des productions rizicoles. Cette situation pourrait s’expliquer par la dégradation environnementale et les pollutions terrestres qui finissent à la mer. Face à cette situation, de multiples activités sont entreprises, notamment dans la Région de Boeny, à travers le programme « WIOSAP ».
Des réalisations conséquentes
La Convention de Nairobi, laquelle porte sur la protection, la gestion et la promotion de l’écosystème marin et les zones côtières, se concrétise. Chaque gouvernement leade et met en œuvre des activités y afférentes. Toutefois, la mise en œuvre du programme d’action stratégique pour la protection de l’océan Indien occidental contre les pollutions d’origine terrestre (WIOSAP) constitue un projet commun pour les signataires, avec le PNUE. Ce programme, focalisé sur la réduction des pressions terrestres, lesquelles finissent en mer, porte ses fruits.
Madagascar a pu réaliser de nombreuses activités. La restauration des mangroves dans le village d’Ambatolampy, Commune rurale de Boanamaro, en fait partie, à en croire Jacquis Rasoanaina, point focal national de la Convention de Nairobi. A cela s’ajoute le contrôle de la qualité de l’eau dans la baie de Bombetoke, et ce tous les 6 mois. Des échantillons d’eau, de boue et autres sont analysés pour ce faire. Aussi, le projet exécute une évaluation environnementale du bassin versant de Betsiboka, depuis la Région d’Analamanga jusqu’à Boeny en passant par la région en question. Des documentations et études sont ainsi réalisées durant la saison sèche et celle pluvieuse, que ce soit pour les activités d’agriculture et d’élevage que pour l’exploitation de l’or, l’état des rizières, etc.
Convention de Nairobi
Madagascar, l’un des signataires depuis 1985. La Convention de Nairobi sur la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et côtier est un arrangement régional de l’océan Indien occidental pour la gouvernance durable de l’environnement dans les zones marines et côtières et leurs ressources. Elle regroupe 10 pays à savoir Afrique du Sud, Mozambique, Tanzanie, Somalie, Seychelles, La Réunion, Mayotte, Maurice, Comores et Madagascar. La Grande île est actuellement à la tête du Bureau de ladite convention, par le biais du MEDD.
Des membres du Comité de pilotage issus des pays signataires ont participé à la 6è réunion physique, le 6 et 7 juillet derniers à Nosy Be. Outre les échanges sur les acquis et les leçons apprises, la réunion a pu sortir des recommandations pour les mesures à prendre et les stratégies à adopter sur une meilleure protection, gestion et mise en valeur de l’environnement marin et côtier. « Des efforts ont été déployés. Maintenant, nous nous attendons à ce que les communautés puissent continuer à bénéficier des activités entreprises dans le cadre du programme », a lancé Jared Bosire, secrétaire général de la Convention de Nairobi. Pour sa part, Alexandre Bartoloume, point focal national de ladite Convention pour la Mozambique, se demande comment intégrer les résultats fructueux du WIOSAP dans les programmes environnementaux ? Notons que la première réunion en présentiel des points focaux nationaux et représentants des partenaires à Nosy Be, après la pandémie de Covid-19, a été suivie par des visites d’échange à Mahajanga, notamment pour constater de visu les réalisations.