Publié dans Dossier

Massage thérapeutique et prostitution - Les confidences de Tania

Publié le dimanche, 19 mars 2023

Nous vous emmenons dans l'univers des masseuses de Capitale. Il en existe deux catégories. Il y a d’une part celles qui, sous le couvert du massage conventionnel, sont en réalité des dispensatrices de plaisir sensuel, sinon le sexe, et qui se passe dans une chambre d'hôtel baptisée familièrement « salon de massage ». C'est le cas de Tania, qui a pris ici un nom d'emprunt, et qui n'a pas voulu qu'on la photographie. D'autre part, celles qui sont des professionnelles, qui font du massage relaxant et plutôt thérapeutique. C'est le cas de la jeune Manampisoa, qui travaille dans un institut de soins, spécialisé dans la médecine par les plantes, réputé dans le pays.

Dans une rue très fréquentée d'un quartier du 3ème Arrondissement de la Capitale, nul ne soupçonne que cet alignement de maisons servant généralement de boutiques, abrite aussi un ou des salons de massage, du moins à l'étage. C'est là que Tania, un nom d'emprunt, nous accueille dans l'ambiance feutrée d'une sorte de salle d'attente. Elle est l'une des 4 jeunes femmes au physique aguichant, et parfois très jeunes encore dans cet établissement.

"Si le boss sait que vous êtes un journaliste, il vous fera sûrement expulser des lieux ", nous chuchote notre interlocutrice, l'air sérieux. Petite, la taille menue, on dirait une gamine, on soupçonne qu'elle n'a pas encore dépassé la vingtaine. Et pourtant, elle devra satisfaire des clients, tout âge confondu. Elle a appris le métier sur le tas. Et cela fait maintenant 5 ans que cette habitante des 67 Ha, et non moins ex-lycéenne fait ce métier. Sur la table basse qui trône au milieu de la pièce, on nous présente la carte du menu, qui fait penser à celle d'un restaurant. 

Outre bien sûr le tarif du massage avec ceux des « accessoires », sur ce menu, il est possible de lire la finition, autrement dit les différents jeux sexuels proposés dont le show lesbien, sinon bien sûr un rapport sexuel tout court avec votre masseuse, dans la chambre d'à côté où un grand lit confortable attend. Car si le contrat avec le client s'arrête uniquement au massage relaxant proprement dit, ce dernier paie alors 50 000 ariary. S'il veut plus, il doit débourser le double, rapport intime inclus.

Puisqu'il n'y a plus de secret sur la finalité de notre masseuse, Tania crache le morceau : « Je n'hésite pas non plus à faire le trottoir, à mes heures libres. Parfois, je ne dors pas car il y a fort à faire aussi bien dans la journée que dans la soirée », continue-t-elle. Ne vous étonnez donc pas de la retrouver parfois du côté de Tsaralàlàna. 

Pendant que nous feignons de discuter et marchander notre massage, elle glisse, toujours dans un murmure, avoir 2 ou 3 clients par jour au salon. Dès fois, il n'y en a pas du tout. « C'est pour cela que je me prostitue, faute de gain », renchérit-elle avec franchise. A l'entendre parler, Tania semble n'avoir aucun temps libre à elle, ni un quelconque hobby. La fatigue, elle ne connaît pas. « Dormir, c'est mon seul et mon passe-temps favori », déclare-t-elle. Sur ce, et sur un signe complice, elle nous chasse, ou presque des lieux, son patron ayant flairé quelque chose d’anormalement long dans nos conversations. Tania, elle, s’est ravisé et a lancé « Pas de photo surtout ! ». D’autant plus qu'un client, encore jeune, s'est présenté. Il semble que c'est un habitué. Cela coupa court à notre conversation avec Tania.

 

F.R.

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Editorial

  • Welight !
    Dans un pays qui est le nôtre où la misère, l’insécurité, les coupures dans tous leurs états font rage, il existe tout de même un brin de lumière, une lueur à peine perceptible. Une faible lueur qui n’a pas peut-être la puissance d’un projecteur, intéressant peu les politiques, mais c’est bel et bien une lueur d’espoir ! « Welight » existe au pays depuis 2018, seuls les bénéficiaires le savent et jouissent de son expertise.

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