Chacun sa façon de passer le temps
Quelques semaines de pause pour les élèves. Certains restent chez eux, d’autres partent rejoindre leurs familles. Beaucoup d’enfants résidant à Antananarivo vont en campagne ou dans les autres Provinces. De même, des enfants issus des autres Régions viennent aussi dans la Capitale. Harisoa, une mère de famille qui vit à Antananarivo, raconte que ses deux enfants, Mikalo (7 ans) et Mihaja (10 ans), viennent de partir ce lundi à Antsahamaro, près de Talata-Volonondry. « C’est une habitude pour nous. Mes deux enfants vont passer leurs grandes vacances chez mes parents et mes sœurs. Ils sont déjà grands et savent se débrouiller. Ce n’est pas la première fois qu’ils y vont », explique-t-elle. Elle ajoute : « Les vacances ont commencé depuis un moment, mais on avait encore des choses à régler. C’est pour ça QUE leur départ pour les vacances a été reporté ». Fifaliana, une autre élève, est partie à Antsirabe juste après avoir passé son examen du BEPC. Sa mère, Milanto, déclare : « Elle a appris là-bas qu’elle a réussi son examen. Mais elle ne va pas rester longtemps à Antsirabe, car elle doit revenir bientôt à Antananarivo pour passer un test d’entrée en classe de seconde. Elle reviendra dans deux semaines pour se préparer aux épreuves ».
Evidemment, il existe aussi des enfants venant des autres Régions qui passent cette période de repos à Antananarivo. C’est le cas de Noelina, une lycéenne en classe de première à Manakara. « Je suis arrivée ici une semaine après la fin des cours. Je passe ce temps chez ma grande sœur. Je retournerai à Manakara une fois que la période des grandes vacances soit terminée », raconte-t-elle. Tout cela montre que cette pause scolaire représente un moment important pour les enfants. C’est l’occasion de visiter la famille, de changer d’air, de se reposer ou de se préparer pour la prochaine rentrée. Que ce soit à la campagne, en Province ou dans la ville, chacun profite à sa manière de cette trêve bien méritée.
Plage
Par ailleurs, plusieurs familles décident d’aller au bord de la mer. Mahajanga, avec ses beaux temps ensoleillés et ses plages, est une destination très appréciée. Fanaja, une mère qui habite à Antananarivo, se prépare à partir avec ses enfants. « Les enfants sont en vacances, alors on veut en profiter un peu. On a choisi Mahajanga parce qu’il y fait chaud. Ici à Tana, il fait trop froid », raconte-t-elle. Ils ne vont pas dépenser beaucoup d’argent là-bas. « Nous sommes cinq et nous allons rester dans la cité des fleurs pendant deux semaines. Je pense que les enfants vont bien s’amuser », ajoute Fanaja. Sur les réseaux sociaux, certaines personnes partagent leur opinion, affirmant que les Malagasy sont souvent fatigués, stressés par le travail et la vie de tous les jours. Même avec peu d’argent, beaucoup cherchent un moyen de partir un peu, juste pour se reposer. Il y a aussi des parents qui attendent les vacances scolaires pour prendre un long congé en même temps que leurs enfants. « On a attendu le moment que les enfants soient en vacances pour prendre aussi un congé, moi et mon mari. Maintenant, on peut partir tous ensemble », dit Fanaja. « Même si ce n’est pas un grand voyage, partir quelques jours permet de changer d’air, de passer du temps en famille et d’oublier le stress quotidien » ajoute-elle.
Des activités pour tous les goûts
Pendant les vacances, les enfants peuvent faire beaucoup d’activités là où ils sont. Ceux qui vont vers les Régions côtières profitent des plages et visitent parfois des endroits historiques. Ceux qui partent en campagne jouent à des jeux traditionnels malagasy, souvent très amusants. A Antananarivo, c’est un peu différent. Plusieurs centres proposent des cours de langues, de musique ou du sport. C’est une bonne occasion pour les enfants d’apprendre et de s’amuser en même temps. Noelina, l’élève de Manakara, raconte ce qu’elle fait pendant les vacances. « Je joue au basket avec le club Amazons Ballers. Je suis la seule nouvelle, car les autres enfants sont déjà membres. L’après-midi, je prends des cours d’anglais à l’American English Camp (AEC), situé à Tsarasaotra. Je ne fais que ces activités durant ces grandes vacances. Je retournerai à Manakara dans deux mois environ », relate-t-elle. Quant à Sarah, une élève de l’école La Claire Fontaine, font aussi des activités pendant les vacances. « Je prends des cours de piano. En plus, je suis des cours d’anglais et de chinois à l’AEC. La langue chinoise, c’est juste des cours de vacances. Mais les cours d’anglais, je les poursuivrai après les grandes vacances », explique-t-elle.
Ruées vers les gares routières
La saison des grandes vacances bat son plein. Les gares routières sont prises d’assaut depuis la mi-juillet, notamment celles reliant la Capitale avec les Hautes terres. Les mois de juillet et août riment aussi avec la période des « famadihana » ou exhumation. Au stationnement « Fasan’ny Karàna », le nombre des véhicules qui relient la Capitale avec d’autres villes comme Antsirabe et ses alentours, Ambatolampy, Ambositra et Fianarantsoa sont insuffisants en cette période afin couvrir l’affluence des voyageurs, surtout durant chaque week-end. Ce sont les familles qui vont assister à des « famadihana » ou des circoncisions qui sont les plus nombreuses. Selon Randrianjohary, chauffeur de taxi-brousse posté au terminus sis à la Gare Maki Andohatapenaka, certains attendent encore les résultats du baccalauréat avant de partir en vacances.
Face à cette hausse de la demande, les voyageurs sont obligés de plier aux exigences des transporteurs ou rabatteurs. L’union des transporteurs a déjà annoncé un soi-disant ajustement des tarifs, mais bon nombre des transporteurs exigent encore un plus. La hausse des frais de transport est inévitable. Les augmentations varient de 5.000 à 20.000 ariary, que ce soit au stationnement « Fasan’ny Karàna », Anosizato, Maki Andohatapenaka ou Ampasampito. Selon les coopératives, les voyageurs sont déjà avisés de cette hausse.
Pour relier Antananarivo et Ambositra, le tarif est désormais de 28.000 contre 25.000 ariary auparavant, 42.000 ariary pour Fianarantsoa s’il était de 37.000 ariary dernièrement, 60.000 contre 48.000 ariary pour Morondava. Durant la période des hautes saisons, au moins 150 départs par jour sont enregistrés au niveau du stationnement « Fasan’ny Karàna ». Il en est de même pour la gare Maki Andohatapenaka. A vrai dire, les transporteurs profitent de l’augmentation de la demande durant les vacances scolaires afin de combler les pertes accumulées durant tout le reste de l'année.
Les voyages organisés ont la cote
En vogue ces dernières années. Les voyages organisés attirent davantage de clients, notamment les personnes qui veulent profiter de leurs vacances, sans se faire du souci par rapport au transport, hébergement, sites à visiter, guides touristiques, etc. Les organisateurs de ces voyages, lesquels durent de 5 à 10 jours, proposent des packs incluant tous ces services. “Nous proposons des offres en tenant compte du budget de nos clients. Il y a également un tarif familial, avec une réduction et des services gratuits pour les enfants âgés de moins de 5 ans. Nous disposons de 3 packs « light », « premium » et « gold », dont le coût varie de 875.000 à 1.600.000 ariary par personne, selon les activités et services fournis”, avance François Emmanuel Randriantsitohaina, fondateur du Club Aventure Tourisme Madagascar.
Outre l’organisation, les gens choisissent les voyages organisés pour leur sécurité. D’ailleurs, les agences collaborent étroitement avec des guides accompagnateurs locaux pour orienter les vacanciers. « Ces guides locaux savent mieux que quiconque les endroits à visiter ou ceux à éviter, les “fady” (tabous) à respecter ou autres », précise notre interlocuteur. Cependant, certains clients semblent réticents quant aux repas proposés, notamment suite aux cas d’intoxication alimentaire survenus ces derniers temps. Afin les rassurer, les organisateurs utilisent des produits frais, en collaborant avec des cuisiniers qui préparent et composent les plats sur place.
Pour ceux qui ont les moyens, Nosy Be et Toliara sont actuellement les destinations les plus prisées par les vacanciers. Ceci non seulement grâce au climat mais aussi la beauté des plages et l’existence des sites historiques et touristiques accessibles. Mahajanga, Manambato, Foulpointe font également partie des destinations choisies. Pour les personnes ayant un budget limité, une journée de visite ou un week-end à Ampefy ou Andasibe sont également proposés. D’un autre côté, certains groupes d’amis ou de familles optent pour les vacances privées, et cela dans le but d’éviter de côtoyer des « inconnus ». Les organisateurs de voyages organisés tiennent comptent du budget de ceux qui les contactent avant de leur présenter les différentes offres.
Scoutisme
Le grand camp pour allier éducation et épanouissement
Un « must-do » pour les scouts. La période de grandes vacances constitue l'occasion pour organiser et participer au grand camp. Ce rendez-vous régulier permet aux guides et éclaireuses de mettre en pratique leurs acquis tout au long de l'année éducative, que ce soit du côté spirituel, individuel, collectif ou communautaire. Pour ce faire, diverses activités sont mises en œuvre à travers des animations, jeux, chants
et techniques scouts. Le grand camp dure de 5 à 15 jours, selon l'organisation de chaque union et branche. La durée du camp dépend également des moyens financiers à la disposition des parents et du montant disponible dans la caisse de l’association.
Pour les scouts dont les parents n’ont pas les moyens de s’offrir des vacances, le grand camp les remplace, et à moindre coût. « Issus d’une famille modeste, nous ne partons jamais en vacances. Mes parents n’ont même pas encore vu la mer, contrairement à moi qui a pu beaucoup voyager grâce au scoutisme. Le grand camp était pour moi un genre de colonie de vacances, durant lequel j’ai pu m’éduquer et m’épanouir pleinement. Je suis éternellement reconnaissante aux éducateurs qui ont su m’enseigner et transmettre les nombreuses valeurs scoutes comme le respect, l’autonomie, la solidarité ou encore l’adaptation à la vie dans la nature. »
Sur le fond, le camp scout est différent de la colonie de vacances puisque le groupe se connait déjà bien avant le séjour et continue à vivre ensemble d’autres aventures par la suite. De plus, les chefs et cheftaines scouts dépassent le rôle d’animateur. Ils se chargent de tout, depuis la préparation du camp jusqu’à la mise en œuvre des activités et projets, en passant par la budgétisation et la communication avec les parents. Les responsables scouts suivent régulièrement une série de formation et renforcement des compétences afin de se mettre à jour sur les techniques, l’éducation des jeunes ou encore sur d’autres thématiques.
Pour information, la branche jaune ou « Voronkely » du mouvement « Mpanazava eto Madagasikara » (MEM) célèbre actuellement son 60ème anniversaire. Pour mémoriser ce jubilé, des camps régionaux ont eu lieu tout au long mois de juillet, non seulement à Madagascar mais aussi en France. Les activités du MEM s’enchaîneront ce mois d’août à Antsirabe, en commençant par le forum des jeunes, suivi par le « Tafasiry nasionaly », la rencontre des commissaires et des formatrices,...