Publié dans Economie

Relance de l’économie malagasy - L’appui à la trésorerie est loin de suffire

Publié le mardi, 16 juin 2020

Les entreprises s’attendent à des mesures d’accompagnement supplémentaires pour pouvoir relancer leurs activités. Le Président de la République, Andry Rajoelina, a annoncé dimanche dernier, la mise en place d’une ligne de crédit en faveur de PME (Petites et moyennes entreprises) et des PMI (Petites et moyennes industries) pour soutenir les opérateurs malagasy face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Toutefois, cet appui à la trésorerie est loin de suffire. Effectivement, les problèmes rencontrés actuellement par les entrepreneurs ne se limitent pas seulement sur le besoin de fonds de roulement. C’est dans cet état d’esprit que des associations ont demandé la mise en place de mesures plus « adaptées » à chaque domaine d’activité et catégorie d’entreprise.

 

«  80 % de nos entrepreneurs membres se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité de s’acquitter de leurs impôts. Ils ont choisi de privilégier le salaire de leurs employés et autres dépenses nécessaires à l’entretien de leurs infrastructures. Nous sommes convaincus que plusieurs entreprises se retrouvent dans la même situation. Ce point doit ainsi être considéré dans l’élaboration d’un accompagnement adapté aux PME. Dans tous les cas, nous remercions d’ores et déjà l’Etat pour les mesures qu’il a mises en place pour appuyer les entreprises face à cette crise économique générée par la pandémie de coronavirus », a soutenu Fanja Razakabaona, présidente du Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar (GFEM), avant-hier, lors d’un point de presse organisé par les femmes entrepreneures du pays, au Palissandre Hôtel, Faravohitra.

A titre d’exemple, une entreprise performante dans le secteur du tourisme ou des services a réalisé en moyenne un chiffre d’affaires d’un milliard d’ariary dans le courant de l’année 2019. Elle a ainsi versé à l’Etat et aux organismes sociaux environ 360 millions d’ariary d’impôt et de charges sociales. Près de 72 % de cette somme, soit 260 millions d’ariary, seront versés dans les caisses publiques afin d’assurer le fonctionnement du budget de l’Etat. Dans un mois, cette même entreprise qui n’a rien vendu depuis maintenant près de trois mois mais qui a continué à payer le salaire de ses employés, ses loyers mais aussi différentes charges, va également devoir payer à l’Etat 120 millions d’ariary au titre de l’IRSA (Impôt sur le revenu salarial et assimilés), de la CNAPS, de l’OSTIE mais aussi de l’IR (Impôt sur le revenu) 2019, sans oublier l’acompte de l’IR 2020. En effet, le paiement de ces charges a été décalé et non annulé. Cette entreprise sera ainsi dans l’obligation d’emprunter de l’argent pour payer ses impôts étant donné que jusqu’à aujourd’hui, elle n’a réalisé aucun chiffre d’affaires. Et elle risque de se trouver dans la même situation pour les 6 à 12 prochains mois, vu que ses revenus dépendront de la saison touristique, déjà une saison morte pour cette année 2020 et qui aura des difficultés à redémarrer en une courte période.

Vu ce contexte, cette entreprise ne sera pas en mesure de rembourser un emprunt, même avec un faible taux d’intérêt. Ce cas est partagé par plusieurs milliers d’entreprises réparties dans les quatre coins du pays. Pour ces entrepreneurs, la mise à disposition d’un crédit d’appui à la trésorerie n’est pas la solution la plus adaptée. Toutes les parties concernées devront discuter ensemble des mesures appropriées pour éviter que le manque à gagner ne s’étale sur les dix années à venir. En tout cas, soutenir les entreprises permettra une relance économique efficiente.

Rova Randria

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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